Yvelines (78)

Lorsque peinture devient langage : Exposition de Gérard Zlotykamien

Publié le 22/08/2023

Jusqu’au 27 août 2023, la Maison Elsa Triolet-Aragon à Saint-Arnoult-en-Yvelines (78) accueille les œuvres de Gérard Zlotykamien. Considéré comme le père du street art, le plasticien commence dès 1963 à « écrire » de la peinture et poétiser les murs de Paris, ignorant l’impact qu’aura son travail sur le monde et l’univers artistique.

Gérard Zlotykamien

Gauthier Jourdain/Caroline Bruant

Ornant les murs de ses œuvres, Gérard Zlotykamien fut repéré par le galeriste Charley Chevalier dans les années soixante-dix, et commença à se faire connaître au sein de l’univers artistique. Il lance sans le vouloir un mouvement, aujourd’hui connu de tous : le Street Art.

Malgré ses 83 ans, Gérard Zlotykamien n’a pas perdu sa créativité et reste actif. L’exposition de la Maison Elsa Triolet-Aragon permet de découvrir – ou redécouvrir – sa démarche artistique à travers une série d’œuvres historiques et récentes, plongeant le public dans un univers particulier qui explore la complexité de l’humanité et ses conséquences parfois violentes.

Qu’on l’apprécie ou non, le Street Art représente une forme d’art éphémère où les murs se transforment en tableaux et les ruelles en galeries à ciel ouvert. Cet art a été conçu pour être accessible à tous et est souvent considéré comme une « protestation silencieuse contre l’injustice », selon Bansky. Dans une certaine continuité, les œuvres de Gérard Zlotykamien témoignent principalement des vices humains conduisant aux injustices et à l’oppression. L’artiste puise son inspiration dans la bêtise humaine et les fantômes du passé, tels que la Seconde Guerre mondiale, la guerre froide et le changement climatique. Il souhaite utiliser son talent pour éveiller une certaine humanité en nous. Son art veut faire réfléchir, dénoncer, choquer, créer des sensations puissantes au travers des yeux du public ou des passants. Ne sachant pas comment aborder certains sujets ou exprimer ses idées, Gérard Zlotykamien dessine son propre langage.

Le terme d’éphémère est très présent dans le travail du plasticien, à la fois lorsqu’il crée et expose ses œuvres dans des lieux publics, mais aussi lorsqu’il traite de l’imbécilité humaine et de l’existence elle-même, qui est éphémère. Ses œuvres n’ont pas cessé d’évoluer avec le temps, mais seul un point est resté inchangé : elles nous rappellent absolument toute la fragilité de l’existence qui ne tient qu’à un fil, un souffle, une flamme. Une fois éteinte, elle promet disparition, absence, mort.

Plan