Louise au parapluie

Publié le 08/10/2019

Théâtre du Gymnase

C’est un aimable « théâtre de boulevard », dans une autre salle de « poche », celle du Petit Gymnase, que nous sommes allés voir, poussés par l’envie de retrouver la grande Myriam Boyer.

Faut-il rappeler la singularité de cette comédienne, à la voix singulière, dans la capacité à capter directement la vérité profonde de ses personnages…

Et quelle diversité dans ceux qu’elle a interprétés, quelle exigence dans les auteurs allant de Shakespeare à Jean-Marie Koltès, de Bertolt Brecht à John Cassavetes ou Edward Albee, quelle carrière exceptionnelle au cinéma et au théâtre.

La pièce présentée ici, après un passage cet été à Avignon, est sans autre prétention qu’un divertissement sympathique autour d’un sujet au goût du jour : les manifestations.

Louise travaille depuis 30 ans dans une petite usine de parapluies haut de gamme, ayant élevé seule un fils qui, après avoir fait sa fierté lorsqu’il gagnait des coupes dans le lancer de marteau, est devenu – ce qu’elle juge ridicule – « youtubeur et influenceur » sur internet.

Pour l’épater, elle décide de se présenter aux élections municipales, soutenue par les « copines de l’usine ». Elle désigne sa jeune collègue Jacqueline comme directrice de campagne et bâtit un programme fondé sur la solidarité, le partage, la dignité, l’écologie, les bonnes consciences d’aujourd’hui.

Et qu’importe le faible score, l’expérience l’a rendue consciente de ses possibilités, fière de son travail et capable de mener d’autres projets.

Emmanuel Robert-Espalieu assure la mise en scène de sa pièce, lui donnant le rythme alerte qui convient.

La star empoigne le rôle-titre avec délectation, plus vraie que nature dans son personnage à panache de la vie ordinaire, mêlant humour et émotion avec son habituelle générosité.

Elle est fort bien entourée par Prune Lichtlé, la copine devenue directrice de campagne, et Guillaume Viry le fils nonchalant.

La salle est sous le charme.

LPA 08 Oct. 2019, n° 148n9, p.16

Référence : LPA 08 Oct. 2019, n° 148n9, p.16

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