Love Story d’Héloïse Farago : une féérie moderne au Salon d’art de Marolles-en-Hurepoix

Publié le 16/10/2023

Jusqu’au 22 octobre 2023, le Salon d’art de Marolles-en-Hurepoix (91) présentera le film Love Story réalisé par Héloïse Farago. L’installation, qui mêle plusieurs médiums, appartient au cycle d’expositions et de résidences artistiques « Les conjugueuls », organisé par le CAC Brétigny, sous la direction de la commissaire, Valentina Ulisse.

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Ce cycle met en œuvre une dislocation du temps : ici, le court-métrage propose de revisiter le passé, le présent et l’avenir, en faisant intervenir la fiction pour remédier au réel défaillant. Il permet ainsi l’exploration de nouveaux mondes, féeries parallèles qui offrent une alternative à notre société inégalitaire.

Héloïse Farago, artiste vivant et travaillant entre Paris et la Normandie, diplômée de la Villa Arson de Nice, utilise différents médiums tels que le dessin, la performance, la musique, la vidéo et la céramique pour mettre en scène des destins de femmes oubliées, qui se mêlent à des personnages de fiction. Dans un travail qui suppose la mise à égalité de toutes les pratiques artistiques, elle donne voix à des femmes méconnues de l’histoire.

Love Story réinterprète le Voyage sans fin de Monique Wittig, une réécriture lesbienne et féministe du Don Quichotte de Cervantès : il transporte les visiteurs dans un monde fabuleux, où un nouveau récit d’amour antipatriarcal se déroule. « Les costumes sont camp (esthétique exubérante, ironique et théâtrale, qui prend ses origines dans la culture gay et les drag queens, NDLR), les échelles sont trompeuses, mais le titre lui ne l’est pas puisqu’il s’agit bien d’amour. Les personnages sont tous et toutes interprétés par mes proches, et je leur ai écrit et attribué des rôles très proches du réel », nous explique Héloïse Farago.

À travers des héroïnes militantes pleines de malice (pirates, dames, chevalières, chimères, créatures magiques), accompagnées dans leurs aventures par des chants polyphoniques, l’artiste déconstruit les codes de la société et joue avec les catégories liées au genre. « J’ai toujours été sensibilisée à la musique ancienne, ayant fait pendant de nombreuses années du violon au conservatoire. J’ai développé dans ma pratique plastique le personnage/alter-ego “Troubadure” bien avant le film. Avec ce personnage, il m’arrive de performer : je chante des chansons anciennes sur des instrumentales de rap. J’ai choisi la chanson “Qu’on ne me parle plus d’amour” non seulement parce que je la trouve très belle, mais aussi pour ses paroles qui, même si on ne perçoit que quelques mots ou phrases du fait de la langue, se prêtait bien à mon récit et à un lip sync (interprétation d’une chanson en la mimant et bougeant les lèvres, NDLR), performance lié au milieu drag. Je voulais faire ce lip sync en version médiévale, pour avoir un décalage loufoque. »

Pour compléter l’installation, des dessins et les peintures de l’artiste ornent des dentelles en papier pour gâteaux, des céramiques, des boules et des cœurs de décoration en plastique. Les murs de l’exposition sont drapés d’un tissu de nappe bavaroise, rappelant un environnement domestique qui crée une atmosphère singulière et chaleureuse.

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