Mona Lisa ou Lisa Mona

Publié le 11/10/2021

La Mona Lisa de 1600.

Artcurial

« Il faut reconnaître que l’exécution de ce tableau est à faire trembler de crainte le plus vigoureux des artistes, quel qu’il soit », écrivait Giorgio Vasari (1511-1574), à propos du portrait de Mona Lisa qu’il trouvait très belle. L’auteur des Vies des meilleurs peintres, sculpteurs et architectes, ouvrage paru en 1568, rapporte que Léonard de Vinci (1452-1519) fit venir durant les séances de pose, chanteurs et musiciens et même des bouffons pour rendre joyeuse son modèle et « éliminer cet aspect mélancolique que la peinture donne souvent aux portraits ; il y avait dans celui-ci un sourire si attrayant qu’il donnait au spectateur le sentiment d’une chose divine plutôt qu’humaine, on le tenait pour une merveille, car il était la vie même ». Cette opinion n’a jamais été mise en doute. Il est aisé de comprendre la fascination qu’eut François Ier, lorsque Léonard dévoila ce panneau qui contenait ce trésor pictural.

Cette attraction a conduit nombre d’artistes à tenter de l’imiter et les copies ou les interprétations se sont multipliées à travers le temps. Une Joconde exécutée en 1600 avec une grande fidélité à l’original, sera mise en vente le 9 novembre 2021 à l’Hôtel Dassault par Artcurial avec une estimation de 150 000 € et 200 000 €. Cette huile sur panneau de chêne (74 x 52 cm) laisse apparaître de manière plus visible sur les côtés, les deux colonnettes de la loggia dans laquelle le modèle est assis. « Contrairement au fond léonardesque, la touche est apparente ici et de légers empâtements viennent souligner les reliefs du visage, cerner les yeux, marquer le menton, le décolleté ou encore les articulations des doigts », précise Matthieu Fournier, directeur du département des maîtres anciens chez Artcurial.

Léonard de Vinci a utilisé un panneau de peuplier (77 x 53 cm) pour réaliser le Portrait de Lisa Gherardini dit la Joconde ou Mona Lisa, selon la définition du Louvre, où il est livré à l’admiration des foules. Toujours selon Matthieu Fournier, l’artiste qui a réalisé cette copie a pu avoir accès à cet original et l’examiner avec attention. Il va plus loin dans ses hypothèses en songeant qu’il se trouvait dans l’environnement même où se trouvait le tableau à Fontainebleau, sous le règne d’Henri IV. À l’époque, bon nombre de peintres appartenant à ce que l’on a appelé la Seconde École de Fontainebleau, gravitaient en effet à la cour. L’utilisation du chêne caractéristique de la fin du XVIe et le début du XVIIe siècle est un autre indice à mettre dans la balance de la recherche de datation. Si cet artiste demeure inconnu, il appartenait en effet à l’École françaisedu XVIe ou du XVIIe siècle.

On connaît la copie du Prado, sur panneau de noyer (76 × 57 cm), sans doute contemporaine de l’originale. Une autre copie de Mona Lisa, celle dite de Hekking, a été adjugée 2,9 M€ par Christie’s, le 18 juin dernier. Un prix qui a été qualifié de folie !

Hôtel Dassault, 7 rond-point des Champs-Élysées-Marcel Dassault, 75008 Paris.

Plan
X