Nancy en trois parcs

Publié le 22/08/2023

Quelque 24 parcs et jardins agrémentent la ville de Nancy et ces nombreux espaces verts contribuent à son charme de ville « campagne ».

Le parc de la Pépinière

Située en plein cœur du centre historique, la Pépinière, ou la Pep’, pour les Nancéiens, est un havre de verdure : 21 hectares d’espaces arborés et une belle roseraie située à quelques mètres de la place Stanislas. Ancienne pépinière royale fondée par Stanislas sur l’emplacement des anciens jardins ducaux et des bastions de la ville vieille, le parc a été transformé en jardin public en 1835, tout en conservant son tracé initial. À l’origine, les arbres de ce parc servaient pour construire les navires de la marine et agrémenter les bords de routes par des tilleuls, marronniers, frênes et ormes.

La disposition classique à la française a évolué entre 1830 et 1870 vers une organisation s’inspirant des « jardins à l’anglaise ». Quelques animaux, un kiosque à musique comme au bon vieux temps, un minigolf et une aire de jeux pour les bambins, des terrains de sports, une belle statue de Rodin du peintre Claude Gellée, communément surnommé Le Lorrain, réalisée en 1892. S’y tiennent aussi des concerts, des brocantes et des fêtes végétales, dont le fameux rendez-vous « Pépinière en Vert » des 2 et 3 septembre prochains.

Le jardin botanique Jean-Marie Pelt

Un jardin qui permet un regard plus scientifique dans ce domaine, puisqu’il est, sur 25 hectares, un conservatoire des végétaux menacés, contenant environ 12 000 espèces. C’est un des plus grands jardins botaniques de l’Hexagone, la ville de Nancy ayant toujours eu une tradition d’horticulture qui s’est artistiquement concrétisée, à l’époque de l’École de Nancy, par le travail à quatre mains d’Émile Gallé et Victor Lemoine, un paysagiste qui a créé plus de 200 variétés de pivoines et de lilas.

Un premier jardin botanique avait été créé dès 1758 à Nancy et le jardin actuel est situé aux confins de la ville, près de l’université des sciences. Il faut au moins une demi-journée, voire plus, pour déambuler dans les différentes collections. Elles sont 19 au total, avec des collections extérieures et tempérées, et des collections tropicales situées dans des serres. Sur un dénivelé qui offre un beau point de vue sur l’agglomération, on marche entre les conifères, les hellébores, les lilas, les plantes propres au territoire lorrain, les iris et dahlias, les plantes alpines, les arbres fruitiers, les massifs de rhododendrons, les plantes médicinales, le jardin de l’évolution, la forêt de 50 bambous différents, les plantes comestibles, le potager, etc.

Payantes, les 8 serres sont bien connues des spécialistes. Cinq collections sont labellisées par le Conservatoire des collections végétales spécialisées (CCVS) : elles abritent 550 espèces d’aracées tropicales, 300 espèces de fougères tropicales, 600 plantes carnivores et des plantes myrmécophiles (plante refuge à insectes et fourmis).

Le parc Sainte-Marie

Il est situé au sud-ouest de la ville, non loin du nouveau complexe aquatique Nancy Thermal, qui a ouvert après une quinzaine d’années de réflexion et quatre années de travaux. Avec 7,5 hectares végétalisés, c’est le second plus grand jardin de la ville, qui séduit par son côté plus sauvage et naturel que les autres. Douceur des courbes, beauté d’arbres centenaires et faune « en liberté » constituent ses principaux atouts.

Remontant aux années 1620, le jardin était entretenu par des jésuites en pleine campagne, Nancy étant une bien plus petite cité. Le parc est constitué de parcelles carrées et bordées de tilleuls et de charmilles. L’ordre étant démantelé en 1768, le terrain est vendu à un militaire qui transforme les allées rectilignes d’origine par des chemins sinueux à l’anglaise. L’entretien étant trop coûteux pour ses propriétaires, le parc est acquis par la ville, et s’ouvre au public deux ans plus tard. C’est en 2010 que le label « jardin remarquable » est attribué au parc Sainte-Marie.

Vous viendrez dans ce parc admirer quelques arbres superbes : des séquoias pleureurs et géants, des cyprès d’Arizona, et de Nootka, des sapins Nordmann, du Colorado, des cèdres de l’Himalaya, de l’Atlas ; sans oublier les chênes d’Amérique ou du nord-est de la France, qui offrent au regard leurs troncs puissants, leurs branches noueuses et leurs cimes élevées.

Délaissez l’allée où est érigée la maison alsacienne pour vous perdre dans les bosquets : un héron, des écureuils roux et surtout des alytes accoucheurs dont on peut entendre le chant à la tombée de la nuit. L’alyte accoucheur est une espèce en voie de disparition, un petit crapaud protégé dont l’originalité est que le mâle, et non la femelle, est le reproducteur, portant les œufs dans l’arrière de ses pattes.

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