Nancy gourmande et sucrée

Publié le 27/06/2023

Pourquoi autant de spécialités gourmandes et surtout sucrées dans Nancy, la cité ducale ? Au XVIIIe siècle, la gourmandise du bon roy Stanislas y est sûrement pour quelque chose, au même titre que la venue de traditions culinaires et gastronomiques d’Italie et des couvents lorrains.

La cathédrale vue de la place Stanislas à Nancy

Jean-Pierre Dalbéra

Quelques spécialités gastronomiques

Avec Stanislas, Nancy hérite du baba au tokaji hongrois (alcool qui sera vite remplacé par du rhum antillais), des madeleines du nom de la servante qui sauva la cour d’un dessert raté, ainsi que des bouchées à la reine de Marie Leszczynska, qui, jalouse de sa rivale Mme de Pompadour, avait demandé à son pâtissier Nicolas Stohrer de confectionner une croustade salée avec des mets réputés aphrodisiaques (crêtes et testicules de coq) pour essayer de regagner les faveurs de son mari Louis XV ! La ville est aussi connue pour ses bergamotes, des bonbons à l’essence de bergamote qui ont reçu le label IGP en 1996 (uniquement pour ceux emballés individuellement et à la main), ainsi que pour ses macarons créés par les religieuses de l’ordre de la Visitation, à la Révolution. Copiée à maintes reprises, la recette originale des « sœurs macarons » est toujours secrète, et ces douceurs-là, qui ont un vrai goût d’amande, ne ressemblent pas du tout aux macarons parisiens garnis de crème au beurre.

Emblématique de la ville, totalement artisanal et fabriqué par un seul pâtissier, le Saint-Epvre est un gâteau qui remonte au XIXe siècle, fruit lui aussi d’une erreur en cuisine de Monsieur Lhuillier en 1882. Depuis 1983, Monsieur Adam détient le secret de l’élaboration de ce dessert bien fragile et d’une légèreté incroyable : une crème vanillée et de la nougatine pilée, entre deux couches de meringues aux amandes. Après Daum, Baccarat, Saint-Hubert et Vittel, le Saint-Epvre est une ancienne marque déposée (1907). Recette vivante et fluctuante selon la météo, le Saint-Epvre, du même nom que la basilique où est située la boutique de sa vente, fait partie du patrimoine culinaire français.

La Métropole du Grand Nancy et des organismes publics de Meurthe-et-Moselle ont créé en 2019 la marque Nancy Passions Sucrées, attribuée aux professionnels et aux artisans qui produisent et mettent en valeur ces spécialités.

Quelques restaurants à tester

  • La maison dans le parc

Tout proche de la place Stanislas, le couple Charles et Roxane Coulombeau ont reçu une première étoile Michelin en 2020 pour le raffinement de leur table. Proposant une cuisine inventive et écoresponsable, ils affirment que la réussite d’un restaurant tient à 50 % dans l’assiette et 50 % dans le service. Monsieur est donc au piano (de cuisine, bien sûr) et Madame en salle, pour vous faire goûter des plats avec des ingrédients provenant de producteurs locaux.

3 rue Sainte Catherine, 03 83 19 03 57, menus de 78 € pour 3 plats à 160 € pour 8 services.

  • Le Comptoir Saint-Michel

Un petit espace pour une vingtaine de couverts dans la vieille ville et une cuisine simple, bistrotière, mais goûteuse, sans être gastronomique. Pour 21,90 € à déjeuner, vous pourrez profiter du menu du jour, avec par exemple une salade d’asperges et des tranches de magret fumé, un pavé de lieu jaune, patates douces et spaghettis de courgettes, puis un crumble citron fraise.

2 rue Saint Michel, 09 51 25 39 52.

  • Les Frères Marchand

Voilà une adresse avec de nombreuses spécialités régionales et surtout fromagères, où les gros appétits sont de rigueur, généreuses portions obligent ! Pour les amateurs de fromages, il y a des fondues, des raclettes, ou des tartiflettes, à accompagner de râpés de pommes de terre ! Comptez un peu plus de 20 €. Pour mettre la Lorraine et l’Alsace dans votre assiette, rien de tel que le jambonneau braisé et gratiné au fromage ou la traditionnelle choucroute garnie (26,90 €). Si vous avez encore une petite faim, crème brûlée à la bergamote, baba au rhum ou sorbet mirabelle à l’eau-de-vie de mirabelle termineront un repas riche, à l’image du terroir (9,90 €). Le tout à accompagner d’un verre de Riesling, de Pinot Gris ou de Gewurztraminer, pour moins de 7 € le verre.

95 Grande Rue, 03 83 32 85 94.

  • L’Excelsior

Cette brasserie est l’un des plus beaux décors Art Nouveau et Art Déco de la ville : de nombreux artistes de Gruber à Mienville, Majorelle et Daum y ont apposé leur patte. C’est donc pour un voyage dans le temps et l’art que vous y viendrez, plus que pour la carte très classique : huîtres et crustacés, pour une arrivée dans votre assiette de la mer, choucroute, jarret de porc fumé au foin, ou cœur de filet de bœuf pour les viandards.

50 rue Henri Poincaré, 03 83 35 24 57, comptez environ 50 €.

  • La table du bon roi Stanislas

À travers ce restaurant, retour à la cuisine du bienfaiteur de la ville, avec quelques spécialités de ce roi qui aimait tant la bonne chère qu’une de ses maîtresses, la marquise de Boufflers, disait qu’il mangeait comme un cochon. Bouchées Marie Leszczynska, pierogi à l’ail des ours et au fromage frais, placuszki et poire rôtie et baba au vin de tokaji sont au menu.

7 rue Gustave Simon, 03 83 35 36 52, comptez 44 € pour un menu à 3 plats et 55-60 € à la carte pour 3 plats.

Plan