Napoléon sur internet
Extrait de la série Napoléon, le diable et les traîtres.
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Évidemment, il y a le Napoléon et l’Austerlitz d’Abel Gance, il y a eu le Waterloo version Bondartchouk (avec un Orson Welles en Louis XVIII), l’Adieu Bonaparte de Youssef Chahine, et tant d’autres films (depuis 1897) et téléfilms, documentaires sur Napoléon qu’on ne sait plus où donner de la tête en cette période de bicentenaire. Internet regorge aussi d’occurrences parmi lesquelles celles qui suivent et qui constituent une bonne entrée en matière.
Sainte-Hélène. Commencer par la fin pour entendre Napoléon dire : « J’aurais dû mourir à Waterloo ». C’est dans L’otage de L’Europe, film réalisé en 1989 par le polonais Jerzy Kawalerowicz, passé un peu inaperçu ce qui est franchement dommage. Le film se concentre sur la détention de Napoléon et plus précisément au moment où le gouverneur Hudson Lowe prend ses fonctions. Le film, dans un style remarquablement sobre et efficace, évoque les relations terribles entre Lowe et celui qu’il ne considère que comme un général et pas un empereur. On suit la vie de Napoléon et de ses derniers fidèles sur cette île du bout du monde, les conversations diplomatiques (jusqu’au départ de l’émissaire autrichien puis russe), le départ de la famille Bertrand, Bertrand lui-même restant finalement jusqu’au bout, pour que l’histoire retienne son nom jusqu’au bout ? Le film est porté par le regretté Roland Blanche, époustouflant dans cette incarnation d’un Napoléon fier et intransigeant, qui rompt immédiatement les ponts avec Lowe qui, in fine dans le film déclare, usé et désabusé et après avoir tenté une dernière conversation avec l’Empereur cette fois, qu’il a à Sainte-Hélène perdu cinq ans de sa vie. Vernon Dobtcheff est lui aussi magistral dans le rôle de Lowe. François Berléand et Didier Flamant complètent entre autres la distribution. On invite pour compléter le film à la lecture du livre Napoléon et son géôlier de Fleuriot De Lange.
La saga napoléonienne. Impossible de ne pas revoir la série Napoléon en quatre épisodes, signée Yves Simoneau, bâtie sur un scénario de Didier Decoin et bénéficiant d’une production à grands moyens, dans des décors somptueux. Y retrouver un excellent Christian Clavier dans le rôle-titre et Isabella Rossellini, très convaincante dans le personnage aux mille facettes de Joséphine de Beauharnais. Le reste de la distribution étincelante étant parfaitement employé. La réussite de la série tient au savant dosage entres les scènes politiques, intimes et familiales, diplomatiques et évidemment militaires. Pour une analyse des batailles militaires napoléoniennes vues par le cinéma on regardera, outre les multiples documentaires consacrés à telle ou telle bataille, celui titré Sur le champ : la Bataille, Napoléon et le cinéma, en ligne sur YouTube. On renvoie aussi aux nombreuses vidéos des conférences de Thierry Lentz, ainsi qu’aux approches décalées d’Henri Guillemin dans les six heures trente de son Napoléon.
La chute. Celle « d’une légende », pour reprendre le titre du documentaire mis en ligne sur YouTube, réalisé en 2004, titre original : « Napoléon, le diable et les traîtres ». Il retrace les quatre mois dits décisifs, car annonciateurs de la chute notamment sur le plan militaire, de la saga napoléonienne, de janvier à avril 1814. On y croise les figures de Caulaincourt, Alexandre Ier, Talleyrand. Et les commentaires de spécialistes connus comme Thierry Lentz, Emmanuel de Waresquiel, Jacques-Olivier Boudon, Marie-Pierre Rey. Bien d’autres documentaires excellents sont disponibles pour les amateurs et les curieux de l’histoire. Naviguer sur la toile devient une épopée.