Nicole Praden et Henri Van Moe à la Fondation Taylor

Publié le 10/12/2024

Nicole Praden/Fondation Taylor

La Fondation Taylor présentait en octobre les œuvres, figuratives, de ce couple d’artistes qui méritent d’être redécouverts.

L’exposition réunissait un nombre important de tableaux, permettant d’entrer pleinement dans leur création. Nicole Praden (1935-2019) a fait ses études aux Beaux-Arts et s’est formée auprès du peintre Maurice Brianchon. C’est à cette époque qu’elle fait la connaissance d’Henri Van Moé qui deviendra son époux. Au cours des années 1950, elle intègre la Casa Velasquez à Madrid où elle vit un certain temps et voyage au Portugal. Elle s’imprègne de cette culture qu’elle découvre et qui l’intéresse ; elle va nourrir son travail.

Cette peintre créée des toiles structurées dans lesquelles une discrète géométrie est perceptible. L’atmosphère particulière, souvent chaleureuse, de ces pays est rendue dans les scènes quotidiennes, de paysans, avec liberté et vérité dans une intéressante invention créatrice. Sa figuration sensible s’écarte des sentiers battus, mais, cependant, respecte la réalité. Omniprésent, le jaune dispense une superbe luminosité aux sujets divers. Les femmes ont souvent la première place, esquissées et cependant très présentes ; on les accompagne dans leur quotidien, leurs rêveries. Ainsi, La Ravaudeuse évoquée en une palette de gris nuancés et de bleu ; c’est avec le même regard un peu synthétique qu’elle évoque une réunion de femmes en discussion Les Portugaises sur la plage, typiques. On devine une observatrice attentive et intéressée par ce monde avec ses rites, son mode de vie.

Peintre, mosaïste et sculpteur, Henri Van Moé (1930-1989) a démontré un regard personnel dans ses diverses créations. Sa figuration laisse part à la liberté et témoigne de son talent à transposer le réel, à évoquer l’émotion devant un paysage tel Les Rochers sur la côte. Il propose sa vision intime et c’est ainsi que les thèmes les plus simples prennent une vraie dimension picturale ; rêve et réalité les parcourent. Une géométrie sous-jacente est présente dans cette œuvre construite ; il réalisera d’ailleurs quelques compositions proches de l’abstraction qui demeurent vivantes. Une fraîcheur de regard habite ses tableaux, comme cet ensemble de voiliers dont on ne distingue que les voiles blanches. Avec le même regard sensible et créatif, il traduit la chaleur des paysages du sud de l’Espagne et du Portugal sous la lumière, mais il compose également des peintures plus intimistes, telle Femme assise, d’une grande sensibilité.

Décorateur, Henri Van Moé a créé de grandes œuvres, parfois avec sa femme, toujours soucieux d’une harmonie avec le bâtiment. Ce sont également des mosaïques réalisées à partir de pâte de verre associée au marbre dans lesquelles la végétation tient une place importante.

Différentes sont les créations de ces artistes et témoins d’une époque.

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