Nouvelle mèche de l’Empereur
Ce bracelet qui a appartenu à la princesse Mathilde Bonaparte et qui recèle une mèche de Napoléon Ier est estimé 20 000/30 000 €
Osenat
Les mèches de cheveux de l’empereur de Napoléon Ier seraient-elles en passe d’être si nombreuses que l’on pourrait avec elles façonner une perruque ? N’oublions pas qu’il fut surnommé « Le Petit Tondu ». On rapporte qu’avant la bataille d’Austerlitz, les grognards auraient crié : « Vive l’empereur, vive le Petit Tondu ! », en référence à ses cheveux coiffés court, ce qui était peu courant à l’époque. Or voici qu’une nouvelle mèche sera proposée à l’encan à Fontainebleau, le 2 avril 2023, lors de l’une des ventes consacrées à l’Empire par la maison Osenat. Cette mèche-là ne sera pas visible. Elle est en effet contenue dans un bracelet ayant appartenu à la princesse Mathilde Bonaparte (1820-1904), la fille du prince Jérôme Bonaparte et de sa femme Catherine de Wurtemberg. Du moins, c’est une tradition familiale qui l’affirme, car après le décès de la princesse et la mise en vente de ses bijoux, le catalogue de 1904 n’en indique pas la présence. Quoi qu’il en soit, nous faisons confiance à l’expert, Jean-Claude Dey, qui a vu passer tout au long de sa carrière plus d’objets napoléoniens que quiconque…
Ce bracelet est à corps semi-rigide, composé de six maillons en or jaune présentant au centre un médaillon circulaire concave, orné sur le pourtour d’une frise grecque, surmonté en relief d’un médaillon émaillé bleu enrichi de l’aigle impérial couronné, ceinturé sur le pourtour. L’ensemble est pavé de diamants taille rose. Son pourtour est richement décoré d’une suite de vingt abeilles en or serties de petits diamants taille rose, sur fond d’émail bleu, bordé de part et d’autre de frises grecques. Mais où sont dissimulés les cheveux ? Il suffit d’examiner le fond qui est à cage sous verre gravé d’un « N », contenant des cheveux de l’empereur. Cette pièce d’orfèvrerie qui serait sortie des ateliers de la maison Mellerio, est aujourd’hui estimée 20 000/30 000 €. Il avait été acquis lors de la vacation du mois de mai 1904 par le prince Victor Napoléon et de la princesse Clémentine de Belgique avant de passer chez leur fille, la princesse Marie-Clotilde Napoléon, devenue comtesse de Witt ; un titre conservé par sa descendance.
Seront également proposés à la vente des volumes reliés à ses armes, que Napoléon avait choisi dans la bibliothèque de Fontainebleau et emporté lors de son exil sur l’île d’Elbe, dont nous reparlerons. Provenant aussi du service de campagne de l’empereur, une assiette « à couteaux » : celle-ci, en argent massif, est gravée sur l’aile des grandes armes de l’empereur Napoléon Ier sur manteau, ceintes du collier de la Légion d’honneur, sur sceptre et main de justice. Elle est numérotée sur le dessous « 345 » et comporte le poinçon de titre et de garantie 950 Paris (1798-1809), plus celui d’orfèvre de Martin-Guillaume Biennais (1764-1843).
Osenat, Hôtel d’Albe, 9-11 rue royale, 77300 Fontainebleau
Référence : AJU008f8