Paris et le cinéma italien : une fête…

Publié le 16/10/2019

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Un film : Paris est toujours Paris. Ou Paris vu par les Italiens. Il faut se précipiter voir ce film franco-italien, réalisé par Luciano Emmer, et sorti en 1951 en Italie (1952 en France). Largement inconnu en France, diffusé récemment sur le câble, il est autant un objet cinématographique que sociologique.

Un groupe de supporters italiens de football arrive à Paris pour assister à un match. C’est l’occasion pour chacun de découvrir la ville… Au-delà de cette mince intrigue, c’est la galerie d’acteurs et de portraits qui vaut le coup !

Côté cinéma, on y retrouve Aldo Fabrizi, trop méconnu en France – personnage incontournable de la comédie italienne, il a joué dans Rome, ville ouverte – mais également Marcello Mastroianni, alors au début de sa carrière, Lucia Bosè, Jeannette Batti et Yves Montand dans son propre rôle qui pousse la chanson.

Côté sociologie, on n’est pas très surpris du scénario qui relate les déconvenues de touristes en goguette, roulés souvent dans la farine par des rabatteurs de cabarets avec des promesses vantées à l’extérieur pas toujours au rendez-vous. Le plus instructif semble ailleurs : le film relate l’air du temps des années cinquante, un temps où la drague était lourde, convenons-en à la vision du film, où les rapports entre les hommes et les femmes étaient d’une autre nature… On est parfois ébaubi à la vision de certaines scènes.

Il y a aussi ces élégantes, façons de Jacques Fath ou Christian Dior, qui traversaient les Champs-Élysées… Les temps ont changé.

Le cinéma fonctionne comme mémoire et comme témoignage.

Rétrospectives en tous genres, de Bava à Zurlini. Au Mac Mahon, on peut voir Le Professeur (1972) de Valerio Zurlini, celui-là même qui, à une époque, a rendu amoureux Lorenzo (Jacques Perrin), et tous peut-être, de Claudia Cardinale, dans La Fille à la valise. On suppose qu’il s’agit de la version longue. On y retrouve Alain Delon magique ainsi que la ville de Rimini, chère à de nombreux metteurs en scène italiens.

Au cinéma L’Archipel, c’est du Nanni Moretti que l’on passe, avec La messe est finie (1985). Le Nouvel Odéon diffuse La Dolce Vita ; que peut-on encore dire de ce monument historique dans le cinéma, si ce n’est d’aller le revoir ! Et puis les rétrospectives : d’abord celle consacrée à Mario Bava, directeur de la photographie chez Roberto Rossellini, collaborant avec Pabst, Dino Risi, Roberto Rossellini, Riccardo Freda et Raoul Walsh ! Pas mal, non ? On peut donc voir sur les écrans parisiens La Ruée des Vikings, Six femmes pour l’assassin et Les trois visages de la peur, diffusés à la fois à l’Archipel et au Reflet Médicis.

L’autre rend hommage à Lucio Fulci, réalisateur mais aussi scénariste, producteur et acteur, là encore assez peu connu en France. Le cinéma Écoles Cinéma Club donne à voir L’Emmurée vivante, La longue Nuit, Perversion story et Le Venin de la peur. Enfin, c’est Dario Argento qui, lui, n’a pas besoin d’être présenté, qui est mis à l’honneur sur les écrans toujours du Écoles Cinéma Club, avec les célèbres Suspiria et Phenomena, mais aussi d’autres moins connus.

Dolce Vita, le festival. Heureux, les Parisiens et les touristes ! Pas moins de 21 films italiens en tout genre, metteurs en scène, et époques confondus y sont présentés. L’occasion de les revoir ou d’entrer, à travers ces films emblématiques pour la plupart, dans l’histoire même du cinéma italien, riche, turbulente, grave.

Le cinéma italien, un souvenir…?

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