Perles de jazz : l’art du crooning

Publié le 28/06/2022

Reprise

Crooneuses et crooners sont à la mode puisqu’ils n’ont jamais disparu… Et la relève s’est toujours faite. Les talents sont multiples, les personnalités diverses, les albums se multiplient et les arrangeurs s’en donnent à cœur joie, revisitant régulièrement les standards. L’air du temps est l’éclatante démonstration de l’art toujours revivifié du « crooning ».

Stacey Kent. Stacey Kent ne s’est pas trompée dans sa carrière, enchaînant autour de sa voix velours les succès d’une toujours grande élégance. La plus française des crooneuses américaines aime la langue de France (album francophone Raconte-moi…). Son dernier album, tissé avec le pianiste et arrangeur Art Hirahara, Songs From Other Places, tout en suavité et intimité, a été suivi de cinq bonus (plus d’informations sur : https://staceykent.com/). Elle a donné un concert au Théâtre Marigny le 8 juin dernier avant de se rendre en Suisse.

The Great Bublé. Michael Bublé est un type à la carrière impeccable. Digne du grand Sinatra (ah, ses versions de Come Fly With Me, I Get a Kick out of You ou de Young At Heart…), une présence sur scène hors pair, un sens du swing exceptionnel, l’art des amicales compagnies (voir et revoir – on ne s’en lasse pas – sa prestation sur You’ll Never Find Another Love Like Mine, aux côtés de la grande Laura Pausini, lumineuse aussi dans ce registre), il vient de sortir l’album Higher. Duo avec Willie Nelson sur Crazy, reprise de Make You Feel My Love de Bob Dylan. Il reprend Duke Ellington et Bob Russell, avec sa version de Don’t Get Around Much Anymore. Nat King Cole et Bobby Darin (version de A Nightingale Sang In Berkeley Square) sont également convoqués. Les fans orphelins de Barry White, autre géant du crooning, peuvent se délecter de la version réussie de You’re The First, The Last, My Everything. La version vinyle de l’album est disponible depuis le 13 mai. À partir de mai 2022, il est en concert à Las Vegas puis en juillet en grande tournée au Royaume-Uni, pour finir en novembre par le Brésil, l’Argentine et le Chili, où une deuxième soirée a dû être programmée. Rien d’annoncé en France, c’est plus qu’injuste !

Crooner Radio. Ce n’est pas tous les jours et partout que l’on peut se lever le matin, prendre sa voiture, et s’ouvrir sur le monde avec dans l’oreille la voix de Jimmy Durante qui chante Make Someone Happy ou As Time Goes By dans la voix de Jo Stafford ! Ou la version de My Way, par le duo Paul Anka et Julio Iglesias ! Dé-li-cieux ! Sur la bande, passent régulièrement Rod Stewart (qui, comme Bryan Ferry, aimait porter les costards), Anthony Strong, Julie London, Mario Biondi, Sam Cooke, Eddy Mitchell, Rosemary Clooney, Yannick Bovy, Seal, Tom Jones, Amy Winehouse, Barbra Streisand, Salvador, Sinatra, ses copains du Rat Pack et d’autres centaines de voix et morceaux inoubliables font mouche. On peut y retrouver la version magnifique de Billie Jean par Karen Souza, avec un piano divin en accompagnement, ou se souvenir de Donny Osmond dans Breeze On By, on veut découvrir surprises et pépites comme cette version de Je reviens te chercher, devenu What’s The Good Of Goodbye (il serait enfin temps que Bécaud ait le grand hommage qu’il mérite !) ou le Jazzamatazz de Leee John, auteur en 2005 du grand album Feel my Soul.

Plus d’informations sur : https://www.croonerradio.fr/ (disponible sur poste de radio numérique DAB+, tablette, smartphone et ordinateur).

Le temps n’a pas de prise sur le crooning qui, comme le susurrait l’inégalé Nat King Cole, c’est « Anytime, Anyday, Anywhere » !