Perles de Jazz : un air de cinéma

Publié le 27/06/2023

Les liens entre jazz et cinéma ne sont plus à démontrer. Le cinéma a aimé et aime toujours se lover dans les rythmes et sons jazzy. De son côté le jazz adore se (re)passer les bandes originales pour les revisiter, les faire rebondir, leur rendre hommage.

John Pizzarelli/Palmetto

John Pizzarelli « Stage & Screen ». Pour son dernier opus, prétexte à fêter le 40e anniversaire de son premier enregistrement, Pizzarelli offre douze morceaux, des standards de la comédie musicale américaine signés notamment Rodgers et Hart, Styne, Comden et Green ou encore Lane et Lerner. Enregistré en novembre 2021, ce n’est que depuis fin avril qu’il est dans les bacs. On a droit à des versions revisitées, mais respectées dans leur jus classique d’I love Betsy, Tea for Two, Just in Time, Oklahoma suite, As Time Goes By… À noter la présence d’Isaiah J. Thompson, superbe pianiste (et artiste Steinway) qui fait mieux qu’accompagner. Il faut écouter ce jeune garçon d’à peine vingt-huit ans, à la carrière déjà impressionnante, prendre de magiques solos. À la basse le très efficace Mick Karn. Pizzarelli a toujours su s’entourer. Magnifique guitariste, superbe crooner et adepte du scat, John ajoute avec cet album une nouvelle corde à son arc, qui va des standards du jazz aux hommages à Nat King Cole – la référence – ou à Sinatra et aux Beatles. Absolument charmant et accessible, il n’a qu’un seul défaut : il ne vient quasiment jamais jouer en Europe, pour notre plus grand regret. On peut aller le voir et l’écouter cette année à New York, Phénix, San Francisco, Boston, Baltimore, Atlanta, Philadelphie, Detroit, Seattle, puis en décembre à Washington.

Erik Truffaz/Decca

Erik Truffaz « Rollin’ ». Le mythique label Blue Note Records propose le nouvel album du trompettiste, ici en quintet. Les vagues électroniques et les longs éclats de trompette constituent l’album cinématographique, qui surfe sur des notes connues, celles de La Strada ou des Vacances de monsieur Hulot, ici dans une version épatante. Nino Rota, Miles Davis (Ascenseur pour l’échafaud), Michel Magne (thème de Fantomas), John Barry (la série The Persuaders, en français Amicalement Vôtre, dont une bien convaincante version en est ici offerte), Philippe Sarde (César et Rosalie), Ennio Morricone (Le Casse) sont revisités pour le plus grand plaisir de l’écoute. Truffaz aime aussi la scène. Il se produira un peu partout du quartier Saint-Germain à Nice, jusqu’en Belgique et en Suisse.

Cinephonic « Visions ». Le jazz canadien c’est quoi ? Diana Krall, Jill Barber notamment, mais aussi Cinephonic, conduit par le pianiste Pierre Chrétien. Pour tous ceux qui ont aimé et aiment les musiques psychédéliques des années soixante-dix et les BO de cinéma genre séries B italiennes souvent remarquables, cet album Versions, le second de Cinéphonic, est follement funky et original. C’est éclectique, électrique, brillant. Le Combat, la Douleur, le Feu ou L’Étoile nous promènent dans un univers à part. C’est cinéphonique !

Plan