Pietrangeli, enfin !

Publié le 24/05/2022

Éditions Mimésis

Sacrée – et belle – surprise que la sortie de cet Antonio Pietrangeli : réalisme et scepticime, signé Esther Hallé. Il était temps.

Antonio Pietrangeli, trop longtemps méconnu ici, dont le film Je la connaissais bien vu sur les écrans il y a peu d’années et chroniqué ici révéla à un plus grand nombre le charme du cinéma selon ce « grand » du cinéma italien.

Avec Carlo Lizzani, Pietrangeli est l’un des oubliés du cinéma italien, en tout cas en France. C’est évidemment injuste. Le livre d’Esther Hallé devrait permettre de revenir vers sa filmographie passée au crible.

James Clavell est convoqué au passage, des analyses très pointues évoquant son engagement néo-réaliste et réaliste. Il faut se souvenir que Giuseppe De Santis, Alessandro Blasetti et ceux qui feront le cinéma d’après-guerre n’ont pas attendu 1945 pour s’interroger sur le réalisme à l’écran.

C’est un vieux et profond débat auquel Pietrangeli apportera son écot à travers une approche originale, discrète aussi, par son art de filmer tout en finesse : il n’est jamais dans l’esbrouffe, ni dans les excès et clichés de la comédie dite » italienne ». Il filme les personnages avec tendresse et surtout sans jugement, comme l’Adriana de Je la connaissais bien, subliment jouée par l’alors toute jeune Stefania Sandrelli. On trouvera justement dans ce livre épatant une analyse convaincante de la figure féminine dans l’œuvre de Pietrangeli.

Antonio Pietrangeli : réalisme et scepticime, Esther Hallé, Éditions Mimésis, 22 €, 316 p.

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