Poor Lonesome Cowboy

Publié le 26/09/2019

Sonatine Éditions

Texas, 1972, Evan Riggs, héros de la Seconde Guerre mondiale, ex-star de la country, purge une peine à perpétuité pour meurtre.

Son compagnon de cellule, le jeune Henry Quinn, s’apprête, après 3 ans, 3 semaines et 4 jours, à quitter le centre pénitentiaire du comté de Reeves, en espérant ne plus jamais y remettre les pieds !

Pour Henry, une chose est sûre : « Sa survie, il la devait en grande partie à Evan Riggs, à qui il serait éternellement redevable » (p. 10).

C’est justement parce qu’il considère être créancier de cette dette morale envers Evan, qu’il lui fait la promesse de retrouver sa fille, qu’il n’a jamais vue, et de lui remettre une lettre.

Mais ce qui semblait n’être qu’une simple et banale promesse va se transformer en quête inexorable de la vérité, dont la route sera parsemée d’embûches, entre un shérif rétif et des personnages inquiétants… le tout dans un décor aride.

Il y a le Texas, la rudesse du territoire, les hommes et les femmes un peu bruts de décoffrage ; il y a la violence, l’alcool et les secrets qui font valdinguer les principes et les vies…

Il y a aussi le pétrole et son argent qui pourrit tout et envenime les relations humaines.

Le décor est planté, voilà le cœur du dernier roman de R.J. Ellory, Le Chant de l’assassin, paru aux éditions Sonatine.

Ce chant s’apparente plus à une longue litanie, une chanson triste qui dépeint la vie des hommes sur ce territoire aride et difficile, et cette quête de vérité dont Henry ne sortira pas indemne…

Tel un cowboy solidaire, Henry part à la recherche de la jeune Sarah et du passé d’Evan Riggs, dans la ville si tranquille de Calvary. Mais est-elle si tranquille, quels sombres passés cachent ses habitants, ont-ils tous des secrets, et si oui lesquels… ?

Aidé dans sa recherche par la jeune Evie aussi impétueuse que courageuse, Henry et elle devront affronter les démons du passé pour que la vérité surgisse.

Ce roman noir est une réussite, tant les personnages sont campés avec une justesse et une empathie forte ; l’ambiance du Texas, de ses hommes et de ses femmes est dépeinte avec réalisme.

R.J. Ellory signe un puissant roman, une fresque impitoyable qui vous laissera un vrai goût d’Amérique…

LPA 26 Sep. 2019, n° 148d1, p.16

Référence : LPA 26 Sep. 2019, n° 148d1, p.16

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