Portrait de l’Oiseau-Qui-N’existe-Pas

Publié le 01/02/2019

Un des oiseaux de la troisième volière.

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L’exposition, qui se tient actuellement à l’Institut du monde arabe, réunit des œuvres, réalisées sur divers supports, d’artistes originaires ou non de pays du monde arabe. Toutes ont été inspirées par un poème de Claude Aveline : l’Oiseau-Qui-N’existe-Pas.

Importante personnalité de la vie littéraire et artistique parisienne, Claude Aveline (1901-1992) écrivit ce poème en 1950, en habillage d’un oiseau qu’il avait au préalable dessiné avec des crayons de couleur. Par la suite, il demanda à différents artistes d’en faire le portrait, suivant leur motivation, leur fantaisie… Entre les années 1956 et 1963, il constitua ainsi une première volière avec 108 oiseaux, puis une seconde avec 86 oiseaux, entre 1978 et 1982. Tous ces « oiseaux » se trouvent aujourd’hui dans les collections du Musée national d’art moderne.

France Grésy-Aveline, petite fille du poète, a épousé, en 1977, le galeriste et bibliophile Claude Lemand. Ce dernier a eu l’idée de réaliser une troisième volière. Pour ce projet, il a sollicité une vingtaine d’artistes, tels que Vladimir Velickovic ou Abderrahmane Ould Mohand, non pour une œuvre unique mais pour plusieurs, sans contrainte de format ni de support.

Le poème débute ainsi : « Voici le portrait de l’Oiseau-Qui-N’existe-Pas. Ce n’est pas sa faute si le Bon Dieu qui a tout fait a oublié de le faire. (…) Le rêve d’un oiseau-qui-n’existe-pas, c’est de ne plus être un rêve. Personne n’est jamais content (…) ».

Les œuvres présentées aujourd’hui sont une partie prélevée dans la troisième volière. Ces œuvres font partie de la donation Claude et France Lemand, conservées maintenant à l’Institut du monde arabe.

Cités millénaires

D’autre part, il est possible de s’arrêter devant l’exposition « Cités millénaires », un voyage virtuel de Palmyre à Mossoul. Ces deux noms résonnent comme Alep ou Leptis Magna, ces cités ravagées par la folie des hommes, réduites à des amoncellements de gravats…

Ce voyage virtuel ressuscite, pour le temps de cette exposition, ces villes millénaires, patrimoines de l’humanité. Sur une carte murale sont situées ces quatre villes, autour desquelles s’articule l’exposition. Alors commence notre voyage, et nous nous envolons, car nous survolons ces cités, grâce à la projection à grande échelle d’images captées par des drones et reconstituées en 3D.

Le voyage débute avec la ville de Mossoul, en Irak, où nous est montré l’état actuel de la ville. En nous rapprochant peu à peu, nous observons les rues éventrées par les bombardements, les monuments historiques détruits par Daech. Puis nous voyons renaître, virtuellement, la mosquée al-Nouri de ses décombres et d’autres lieux. Nous survolons, de la même façon, la ville de Mossoul, puis Alep et Lepsis Magna. Quant à Palmyre, la cité nous est révélée dans son état actuel puis nous remontons le temps pour avoir devant nous ses édifices tels qu’ils étaient à l’origine.

Pour chaque ville, une « table de médiation dynamique » circulaire nous permet de situer les édifices, les quartiers ou les monuments endommagés. Leur histoire est ainsi reconstituée. Parallèlement, des images et des photographies d’archives animées nous montrent ce que furent ces lieux, avec les témoignages d’archéologues, de conservateurs de musées ou de simples civils qui, au prix de grands efforts, contribuent à leur sauvegarde. Dans l’encadrement d’une fenêtre ou d’une porte, des personnes évoquent les codes de la ville arabe, et leurs interviews rendent la vie à ces lieux, au gré des projections.

LPA 01 Fév. 2019, n° 142d7, p.14

Référence : LPA 01 Fév. 2019, n° 142d7, p.14

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