Raphaël à Chantilly, le maître et ses élèves
RMN-Grand Palais Domaine de Chantilly / Gérard Blot
Raphaël, Raffaello Sanzio (1483-1520), est né à Urbino, et il est l’un des peintres de la Haute Renaissance.D’après Giorgio Vasari (1511-1574), il aurait été initié aux techniques de la peinture par son père, peintre et poète officiel de la cour du duc d’Urbino. Urbino était un important foyer artistique au XVe siècle.
Raphaël poursuivit vraisemblablement sa formation auprès de Timoteo Viti (1469-1523), puis auprès du Pérugin (1445-1523). Suivant les termes d’un contrat, signé le 10 décembre 1500, Raphaël y est désigné en qualité de « magister », maître peintre, pour la réalisation du retable Le Couronnement du Bienheureux Nicolas de Tolentino.
En 1504, âgé de 21 ans, Raphaël prit la route de Florence, pour la cour des Medicis, avec une lettre de recommandation de la sœur du duc d’Urbino. Il restera à Florence quatre années. Puis, il fut appelé à Rome où il sera chargé de la décoration des salles du palais de Jules II. En 1514, Léon X, qui succéda à Jules II, lui confia, après la mort de Bramante (1444-1514), le chantier de la basilique Saint-Pierre. Raphaël eut alors une vie très active, mais la malaria aura raison de sa santé. Il mourut à l’âge de 37 ans, après avoir terminé son chef-d’œuvre, La Transfiguration, qui résume toute son œuvre.
Pour l’anniversaire de la mort de Raphaël, le musée Condé nous propose, dans une exposition-hommage, les œuvres du maître italien et de ses élèves. Après 1413, Raphaël travailla toujours avec des assistants. Il y en avait une cinquantaine. Les deux plus connus furent Giulio Romano (1499-1546) et Giovan Francesco Penni 1490-1528).
Le musée Condé est l’une des plus importantes institutions pour la connaissance de Raphaël. Il conserve trois peintures autographes du peintre : les Trois Grâces, la Vierge de la Maison d’Orléans et la Madone de Lorette, et un ensemble prestigieux de dessins réunis par le duc d’Aumale. L’exposition est complétée par des prêts du Palais des Beaux-Arts de Lille. L’ensemble permet ainsi de couvrir toute la carrière de Raphaël : ses premières esquisses réalisées sous l’influence du Pérugin, les compositions religieuses de sa période florentine, les grands décors romains, et la production de ses élèves. Il est intéressant de voir les dessins préparatoires pour la Madone de Lorette, conservés à Lille, faisant écho au tableau homonyme du musée Condé.
Après la mort de Raphaël, son héritage trouva un nouvel élan dans les travaux de ses élèves. Chacun proposa son style, restant toutefois dans la caractéristique si reconnaissable du modèle raphaélesque. Les formes, par exemple, arrondies de son premier disciple, Giulio Romano, seront mises en évidence pour la décoration du Palais de Te. Les dessins de Perino del Vega (1501-1547), spécialiste des grotesques, et Polidoro da Caravaggio (1499-1543), exprimèrent leur intérêt pour l’élément décoratif.