Ritz, deuxième clap !

Publié le 25/09/2024

Par Arthur Weidmann, CC BY-SA 4.0

Nous serions tentés de dire, les palaces se suivent et ne se ressemblent pas… du moins, dans les ventes publiques. Lotti, Lutetia, Bauer et quelques autres proposent au public, à l’occasion de leur rénovation, les reliquats de ce qui sera leur passé. Les amateurs qui dérobaient cendriers armoriés ou serviettes au chiffre en guise de souvenir, comme pour s’approprier une parcelle de ce luxe qui leur était souvent inaccessible, guettent désormais les dispersions du contenu des palaces. N’oublions pas dans la liste, le Ritz. Déjà, du 17 au 21 avril 2018 quelque 10 000 pièces, représentant 3 500 lots provenant de l’hôtel de la place Vendôme, ont été mis en ventes, par Artcurial. Il s’agissait d’un gigantesque bric-à-brac composé de sièges, de tableaux, de meubles, d’équipements sanitaires ou de lits, qui ont fait la joie des amateurs de souvenirs.

Ceux qui n’avaient pu, pour une raison ou une autre, saisir un objet convoité, reviendront à la charge, les 25, 26 et 27 septembre 2024, au Rond-Point des Champs-Élysées, où la maison Artcurial proposera une nouvelle fois une sélection de près de 1 500 lots provenant du palace parisien. Comment choisir entre tous ces services d’assiettes. Par exemple, six « Gastronomie impérial bronze » pour 300/500 €. Ou mieux, pour le souvenir de soirées passées au bar Hemingway, à boire des cocktails préparés par Colin Peter Field, élu deux fois meilleur barman du monde par le magazine Forbes, officiant désormais au Garrick club à Londres, douze verres Tumbler en cristal siglés « H », dont on attend 300/500 €. Il conviendrait d’y ajouter la grande banquette en cuir capitonné du bar Hemingway (simili cuir tabac, H. : 84 cm L : 287 cm), estimée 1 500/2 000 €. Et si l’on n’y parvient pas, on se rabattra sur un petit canapé Ritz Bar, estimé 400/600 € ; mais le souvenir historique y est moins élevé.

Il y en aura pour tous les enchérisseurs. Nous n’avons pas compté les plaids en cachemire gris et les pochettes proposés 200/300 €, ni les paires de bonbonnière « impérial bleu » 300/500 € et encore moins les sous-mains et porte-clés, 150/200 €. Il suffit encore de faire un tour dans les cuisines et subtiliser, à partir du catalogue, des pièces de batterie en cuivre, les lots valent 300/500 €. Pour le même prix, on emportera deux nappes et huit serviettes. Quant aux peignoirs, ils sont en nombre. Les paires « peau d’ange », sont inscrites 200/300 € ; on peut y ajouter trois peignoirs bleus, trois serviettes et un drap de bain, le tout pour 300/500 €. Les peignoirs sont les objets les plus nombreux à avoir disparu dans les palaces, après le départ des hôtes des lieux. Les clients indélicats ne s’aperçoivent pas toujours que leur note a été discrètement augmentée de leur prix.

Nous emporterions bien un dernier lot, un cheval à bascule, affiché 300/500 €, au même tarif que les assiettes, les verres et les casseroles. Ils sont quatre ; on se prend à imaginer un quadrige conduit dans les corridors du Ritz par un enfant échappé d’une suite.

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