Roland furieux de l’Arioste à la Brafa

Publié le 11/01/2023

Cet exemplaire de L’Orlando furioso de l’Arioste, somptueusement relié en 1565, sera présenté à la Brafa

Librairie Amélie Sourget

À l’occasion de la Brafa qui se tiendra à Brussels Expo au Heysel (Palais 3 et 4), du 29 janvier au 5 février 2023, la librairie Amélie Sourget proposera un exemplaire de L’Orlando furioso, le chef-d’œuvre de Ludovico Ariosto, autrement appelé l’Arioste (1474-1533), dans l’édition vénitienne de 1551 (chez Gabriel Giolito de’ Ferrari, un volume in-8). Elle se présente dans une somptueuse reliure mosaïquée, réalisée vers 1565 par Claude de Picques pour Anne Séguier, au prix de 11 000 €. Anne Séguier se distingua comme poète et fait partie de la longue lignée de serviteurs du royaume, notamment le chancelier Pierre Séguier (1588-1672). Cet exemplaire provient de la bibliothèque de l’homme politique et réformateur de l’agriculture britannique Thomas Coke, Earl of Leicester (1754-1842).

Selon l’auteur italien Italo Calvino (1923-1985), qui appréciait particulièrement L’Orlando furioso, il est « un poème qui se refuse à commencer, et se refuse à finir ». Il est vrai que ce poème comporte 46 chants en ottava rima, comptant 38 736 vers. Michel Orcel, son dernier traducteur (Roland furieux, Le Seuil, Points, 2 tomes, 2021), explique la réflexion de Calvino dans la mesure où ce poème se présente comme la continuation du Roland amoureux de Matteo Maria Boiardo (1440/41-1494), resté inachevé car l’Arioste ne cessera jamais d’y travailler. La première édition de cet Orlando innamorato (Venet 1486, in-4 à deux colonnes, caractères en demi-gothique) est tellement rare, dit Jean-Charles Brunet dans son Manuel du libraire et de l’amateur de livres, qu’on n’en connaît qu’un seul exemplaire.

Mais revenons au Roland furieux. Ce poème, dont la rédaction a commencé en 1505, a connu une première publication en 1516 (Ferrare, Giovani Mazocco, in-4), ne comprenant que 40 chants, puis a été repris et développé en 1521 (Ferrare, Giovanni Battista de la Pigna, in-4), dont on ne connaît que deux exemplaires, et achevé en 1532 (Ferrare, Francesco da Valenza, in 4). Celle-ci est la première en 46 chants et la dernière qui a été faite sous les yeux de l’auteur. Brunet précise néanmoins « qu’elle n’est pas très correctement imprimée ».

D’abord rédigé dans le dialecte italien utilisé à Ferrare, la ville natale de l’Arioste, le texte a été adapté par l’auteur en toscan littéraire. Les rééditions se sont ensuite succédé à un rythme effréné. Parmi les exemplaires les plus anciens, nous avons remarqué celle d’une édition vénitienne, en 1542, chez Gabriel Giolito de’ Ferrari (un volume in-8), reliée en plein vélin XVIIIe, illustrée de nombreuses figures à mi-page, qui a été vendue 1 300 € à Cannes, le 16 septembre 2020. Pierre Bergé possédait un exemplaire de la première édition aldine (Venise, Paolo Manuzio, 1545. 2 parties en un volume in-4), reliée en maroquin vert au XIXe siècle par R. Storr, à Grantham, Lincolnshire. Il a été adjugé 17 545 €, à Drouot le 28 juin 2017, lors de la dispersion de sa bibliothèque par la SVV Pierre Bergé & Associés.

Brafa, Brussels Expo I Heysel, Halls 3 & 4, Place de Belgique 1, 1000 Bruxelles, Belgique

Du 29 janvier au 5 février 2023

Librairie Amélie Sourget, 1 rue de l’Odéon, 75006 Paris

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