Soulages, en lumière
Collection Raphaël Gaillarde, dist. RMN-Grand Palais/Raphaël Gaillarde – RMN-Grand Palais-Gestion droit d’auteur pour Raphaël Gaillarde – ADAGP, Paris 2019 pour Pierre Soulages
Soulages, l’exposition au Louvre
Comment regarder le noir ? Et de quel noir parlons-nous ? N’y aurait-il que le noir lui-même dans l’œuvre du peintre ?
Se peut-il que ce noir-là ne soit que l’outil et le matériau pour trouver la lumière. Le noir moyen et non comme fin.
L’exposition « Soulages au Louvre » questionne de nouveau ces problématiques, mais pas seulement. On s’interrogera aussi sur la question de l’encadrement (vaste sujet abordé récemment et magnifiquement à travers la collection Alana au musée Jacquemart André).
Dix ans après l’exposition à Beaubourg, le Louvre accueille l’œuvre de Pierre Soulages, à travers une rétrospective de celui qui, à cent ans, peint toujours.
Ses Outrenoirs sont à l’honneur. Au visiteur désormais, la liberté. Celle du « comment regarder ».
Soulages par Bobin
En écho à l’interrogation précédente, une peinture ne montre pas. Elle dit.
C’est fort de cette conviction que Christian Bobin parle de la peinture de Soulages. Et du peintre centenaire.
Dans l’ouvrage Pierre, édité chez Gallimard, il raconte et évoque « cet enfant d’une centaine d’années luttant à mains nues avec les chevaux de l’Apocalypse qui se cabrent devant chaque nouveau-né, son faire-part de décès imprimé à l’envers de l’avis de naissance ».
Le prix à payer pour devenir peintre ? Dans un autre récent et merveilleux livre : La nuit du cœur, Christian Bobin évoquait son voyage à Conques.
Et à Conques, les vitraux de l’Abbatiale sont signés… Pierre Soulages.