Tadjikistan. Au pays des fleuves d’or

Publié le 30/12/2021

Bouterolle.

MNAAG

Le Tadjikistan est un pays montagneux. Les Tadjiks, le groupe ethnique majoritaire de ce pays, appartiennent à la famille des peuples iraniens. Dans l’Antiquité, le territoire actuel a appartenu aux principaux empires qui se succédèrent entre le Moyen-Orient, l’Asie centrale et l’Inde, puis au royaume gréco-bactrien. Tout comme dans toute l’Asie centrale, les influences culturelles et religieuses furent le zoroastrisme, les cultes hellénistiques et le bouddhisme.

Au Ier siècle de notre ère, ce territoire fut absorbé dans l’Empire kouchan, et au IVe siècle, il était sous la domination des Hephtalites ou Shvetahûna (ou Huns blancs), un peuple nomade qui fut remplacé par des groupes turcs avant l’invasion arabe, au VIIIe siècle. L’empire des Samanides fut le premier État persan indépendant, formé après la conquête de la région par les Arabes. Son fondateur, Ismoïl Samani, avait sa capitale à Boukhara, et son empire s’étendait du Khorassan, en Iran, aux limites orientales du Tadjikistan et de l’Afghanistan. Les montagnes tadjiks, notamment le Pamir, étaient fréquemment traversées par les caravanes de la route de la soie, dont l’expédition de Marco Polo.

Le Tadjikistan avait donc une situation stratégique sur les voies de passage et de conquête entre le Moyen-Orient, le monde des steppes, l’Inde et les oasis de l’Asie centrale. Cette région était au centre des réseaux d’échanges depuis la plus haute Antiquité, comme nous le montrent les textes et les sites archéologiques. D’autre part, les riches ressources naturelles de ce pays, notamment minérales comme le rubis et le lapis-lazuli, expliquent l’importance des foyers culturels qui s’y développèrent.

L’exposition est organisée suivant les grandes périodes chronologiques, de la préhistoire à la conquête de l’Islam, et elle s’attache à montrer cette richesse culturelle et les échanges qui s’y développèrent, en s’appuyant sur les vestiges de différents sites archéologiques. Les vestiges préhistoriques, principalement ceux du site archéologique de Sarazm (mot qui signifie « commencement de la terre »), dans le Nord-Ouest du pays, datant du IVe millénaire avant notre ère, nous rappellent que le Tadjikistan fut un pôle d’échanges dès cette période, ainsi qu’un important centre métallurgique.

D’autre part, les apports des peuples des steppes puis des Achéménides seront suivis, dans les premiers siècles de notre ère, par la présence de populations hellénisées, comme nous le montrent plusieurs ensembles de monnaies d’or, d’argent et de bronze, ainsi que les vestiges du temple de l’Oxus à Takht-i Sangin.

Les vestiges monumentaux de Pendjikent, Kukh-i Surkh ou Bundjika sont aussi des témoignages de la prospérité de la région de la Sogdiane du VIe au VIIIe siècle. À cette époque, les Sogdiens, commerçants de l’Asie, établis jusqu’en Chine et en Asie du Sud-Est, s’ouvrirent aux influences extérieures. Dans le même temps, les sites d’Adjina tepa et de Hisht tepa nous indiquent une implantation du bouddhisme dans l’Est du pays, par les moines qui cheminèrent le long des routes caravanières.

Le parcours de l’exposition se termine avec l’établissement de la dynastie des Sassanides et de l’introduction de l’Islam dans la région, avec les vestiges des sites d’Hulbuk ou de Sayod.

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