Tatjiana Danneberg à la MEP

Publié le 26/09/2024

Tatjana Danneberg / MEP

Dans son exposition « Something Happened », visible jusqu’au 29 septembre à la MEP, Tatjiana Danneberg réunit avec talent peinture et photographie, créant un univers très personnel et attirant. Son travail débute par la photographie, ainsi, elle saisit sur le vif des images furtives : une expression, un moment éphémère ou la vie quotidienne, souvent intimiste, tout ce qui se passe dans son environnement, d’où l’originalité des thèmes. À la base de sa création, la photographie, qu’elle agrandit tout d’abord avant de l’imprimer sur un film plastique qu’elle peint ensuite et transfère sur la toile. Un processus de création tout particulier, témoin de la recherche de l’artiste, de son esprit créatif. Apparaissent alors des motifs, parfois des fragments d’objets ou des signes non identifiables, sans trahir le thème représenté sur la photographie initiale. Tatjiana Danneberg remanie avec liberté le modèle et crée une atmosphère toute personnelle, intéressante par le regard qui est le sien, original.

Née à Vienne en Autriche où elle réside et où elle a effectué ses études artistiques, cette artiste impressionne par l’authenticité, la vie qui animent sa création parcourue d’une sorte d’élan vital. Son œuvre témoigne de son goût pour les superpositions autant que pour les transparences qui aèrent la composition. C’est ainsi qu’elle utilise tout l’espace de la toile et sa palette oscille entre une grande délicatesse : union d’ocre clair, vert pâle, blanc, bleu remarquablement associés ou plus denses avec des noirs éclairés çà et là de blanc porteur de lumière.

Son art consiste en partie à déconstruire le thème, l’image et les plier à son propre désir plastique, elle compose par là même une œuvre nouvelle avec pour thème ses propres souvenirs ou encore les objets qui constituent le quotidien. En déconstruisant le réel, l’image pour reconstruire son univers personnel, elle s’interroge sur le rôle de la photographie, comment il est possible d’en donner une autre lecture. On découvre ainsi un personnage au visage dissimulé sous des cartes à jouer, dont une main se détache d’un fond de puissantes arabesques noires, ou bien c’est un couple vu de dos et encore un moment de poésie avec des oiseaux blancs voguant sur une eau noir-grisé ; il arrive que la couleur vienne égayer la composition.

Révélant des fragments d’objets ou des actions quotidiennes, Tatjiana Danneberg témoigne de l’importance et de l’impact du geste pictural ; son travail attire, interroge et suscite le dialogue.

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