Paris (75)

Un saule dans le Carré

Publié le 26/05/2023

Le Saule pleureur d’Olivier Masmonteil, nouveau symbole du Carré Rive-gauche

Olivier Masmonteil/Carré Rive Gauche

Le Carré Rive-Gauche, ce quartier réunissant près d’une centaine de galeries d’antiquaires, a fêté l’année dernière ses quarante-cinq ans d’existence. Il vogue désormais vers son cinquantième anniversaire et confirme vaillamment sa volonté de conserver sa position unique en son genre. Ce Carré Rive-Gauche est en effet le dernier quartier d’antiquaires subsistant. Ce n’est pas sans mal… Il y a cinq ans, seulement 22 adhérents s’étaient manifestés, ils sont aujourd’hui 70. Ils ouvriront leur galerie le 7 juin prochain pour présenter leur « Objet extraordinaire ». Depuis plusieurs années, les organisateurs du Carré définissaient un thème et l’imposaient aux galeries. Si l’idée était séduisante, elle présentait quelques difficultés aux galeristes qui ne pouvaient pas toujours s’aligner sur ces thèmes. « L’objet extraordinaire crée la surprise », explique la nouvelle présidente, Marie Biancarelli, partisane du mystère qui entoure l’objet. Spécialisée dans l’orfèvrerie et l’objet de vertu, elle se garde bien de révéler ce que les visiteurs découvriront lors des « 5 jours de l’objet extraordinaire ». Elle est suivie en cela par la nouvelle trésorière, Julie Béalu, spécialisée dans la céramique.

Nous vous dévoilons en exclusivité quelques pièces aperçues dans les vitrines, ou dissimulées à l’intérieur des galeries, même si elles n’ont pas encore reçu le label « extraordinaire ».

Pénétrer dans la galerie Jantzen, c’est être enfoui sous des monceaux de cannes. On resterait des heures à les manipuler, à les porter sous le bras comme au XIXe siècle, ou à les tenir éloignées du corps comme au XVIIIe. Et d’en découvrir les matières, notamment pour les cannes de défense, ou, sans doute la plus fameuse : la canne violon.

Chez Alexandre Piatti, une table ronde en bois du XVIIe siècle, qui se sépare en deux demi-lunes, attire l’attention grâce à sa bande courant au-dessus des pieds. Il est vrai que, pour les hommes et femmes de l’époque, qui étaient plus petits que nous, et ces « repose-pieds » évitaient le balancement des jambes. Non loin de là, un buste en terre cuite d’un évêque coiffé d’une mitre imposante semble surveiller le coin de la rue de Beaune.

C’est sans doute parce qu’Abundatia était, chez les Romains, la déesse de l’abondance, que Laurie Montet a choisi de la placer sous sa protection pour sa galerie consacrée aux arts de la table. Quoi de plus délicieux que de voir les mets les plus raffinés dans d’élégantes assiettes, de les porter à sa bouche à l’aide de couverts en argent finement gravés et de boire dans des verres classiques aux formes fines. L’abondance est vraiment là, sur la table dressée au centre de la galerie.

Le Carré Rive Gauche s’est enfin choisi un symbole : un saule pleureur. Celui dont les branches effleurent la Seine, sur le quai Voltaire. Le peintre Olivier Masmonteil s’en est inspiré. Sa toile discrète et mystérieuse est remplie de promesses pour une dégustation de l’objet extraordinaire.

Les 5 jours de l’Objet extraordinaire, Carré Rive-Gauche, du mercredi 7 au dimanche 11 juin 2023

www.carrerivegauche.com

             

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