Une leçon d’histoire de France

Publié le 13/11/2019

Une leçon d'histoire de France

Théâtre de Poche-Montparnasse

Si vous ne l’avez pas déjà vu, voici un fort agréable spectacle qui tourne déjà depuis quelques mois et qui est repris les dimanches après-midi au théâtre de Poche-Montparnasse.

C’est dans ce même théâtre que Maxime d’Aboville, transfuge du barreau, avait joué le majordome dans la pièce The Servant, qui lui avait valu un Molière.

Il s’agit ici de deux spectacles en alternance, que l’on peut voir ensemble ou séparément. La première période abordée s’étend de l’an Mil et des Capétiens, au procès et à la mort de Jeanne d’Arc ; la seconde, de François Ier à Louis XIV. Une troisième période devrait advenir : voici les 19 volumes de Michelet, présentés en trois petits livres !

Cette histoire est composée et dite par Maxime d’Aboville, ici vêtu de la blouse grise des instituteurs de Jules Ferry, règle à la main et grande carte de géographie, ôtant sa blouse pour incarner les multiples personnages choisis dans une saga de près de sept siècles.

Grandes épopées et petites anecdotes, les rois et reines, leurs conseillers, les guerriers en leurs destins divers, avec un attachement pour les héros valeureux et les batailles d’où les Français sortent vainqueurs.

On mesure la fatalité et la longueur des guerres, avec les ennemis historiques : l’Angleterre en premier lieu, la maison d’Autriche ensuite.

Un professeur, aux allures de dandy qui virevolte, émaille son récit de clins d’œil malicieux et de plaisanteries savoureuses, ne s’éloignant jamais d’un humour un peu potache, qui revigore la solennité des morceaux choisis.

Et quels textes ! Ceux de Chateaubriand, Michelet, Duruy, Bainville en première période ; Dumas, Michelet, Hugo, Saint-Simon en seconde.

Un livre d’images, haut en couleur, qui prend vie grâce à un troubadour qui donne à voir autant qu’à entendre, et communique l’envie de partager l’héritage des grands moments du passé.

Ce conteur, passionné par son sujet, offre un contre-modèle aux ennuyeux enseignements de l’histoire vue et revue par la lorgnette socio-économique qu’imposent aux jeunes gens les barbons de certaines « écoles ».

Rien de plus sérieux pourtant que cette leçon jubilatoire, rien de plus captivant que ces histoires de l’histoire

LPA 13 Nov. 2019, n° 148w2, p.15

Référence : LPA 13 Nov. 2019, n° 148w2, p.15

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