Les mutations de la justice
Les institutions publiques françaises doivent depuis de nombreuses années composer avec de nouvelles attentes des citoyens ou avec les nouvelles contraintes qu’exercent sur elles les évolutions technologiques, morales et philosophiques de notre époque. Il n’est pas d’institution qui échappe à ces questionnements et la justice française doit s’y soumettre comme les autres pouvoirs de l’État. Il en résulte une série d’évolutions à la fois statutaires et pratiques, qui affectent tantôt l’objet du travail du juge tantôt ses méthodes et son statut.
Ces mutations de la justice peuvent prendre plusieurs formes ou plusieurs expressions. Il peut s’agir d’une évolution du rôle du juge qui doit composer avec des acteurs souvent non étatiques chargés de résoudre les différends. Il peut aussi s’agir d’une évolution des méthodes, juridictionnelles comme jurisprudentielles, qui doivent intégrer des standards de contrôle peu familiers aux juristes français ou des aides à la décision qui, par nature, affectent son office. Il peut encore s’agir d’une évolution du rôle social du juge qui, en tant que gardien de la promesse démocratique, doit savoir répondre aux attentes de l’opinion sans toutefois s’y soumettre totalement.La Journée des doctorants « Les mutations de la justice », co-organisée par la faculté de droit et de science politique d’Aix-Marseille et l’École doctorale « Sciences juridiques et politiques » avec le soutien de la Fédération de recherche « Droits, Pouvoirs et Sociétés » fut l’occasion pour de jeunes chercheurs d’explorer ces pistes de réflexion et d’analyser les mouvements de la justice française en ce début de XXIe siècle.