À qui profite le droit ? Le droit, marchandise et bien commun

Publié le 25/06/2020

Cet ouvrage livre une réflexion sur la dualité du droit, témoin des évolutions de notre société profondément divisée. De la « loi climat » au CETA, du Luxleaks au procès des « zadistes », les pratiques juridiques empruntent aujourd’hui des formes nouvelles, qui reposent sur des conceptions diamétralement opposées du statut et du rôle du droit lui-même.D’un côté, le droit est vu comme une externalité dont il convient de se rendre maître et qui n’échappe pas aux ressorts fondamentaux du registre marchand. Le lobbying législatif, le dumping régulatoire, la mise en vente de normes techniques, la menace d’un recours aux tribunaux d’investissement constituent autant d’illustrations de cette approche marchande, qui s’infiltre jusque dans l’ethos de ses premiers acteurs : juges et avocats voient aujourd’hui leurs métiers transformés par des considérations managériales prônant l’efficience et la performance.D’un autre côté, des pratiques émergent qui prétendent rendre le droit au « collectif ». Associations et militants se saisissent du registre juridique en vue d’influencer l’état du droit positif tantôt de l’intérieur, tantôt de l’extérieur du système. Loin d’être une marchandise tangible et appropriable, le droit est un « commun », un terrain de l’action politique, une réserve de sens diffuse dont les règles, toujours changeantes, de l’ordre établi n’épuiseront jamais la richesse et les potentialités.L’ambition de cet ouvrage est de saisir ce double mouvement du droit d’aujourd’hui, et plus encore de demain.

LPA 25 Juin. 2020, n° 154x2, p.2

Référence : LPA 25 Juin. 2020, n° 154x2, p.2

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