Escroqueries financières : l’ACPR et l’AMF tirent la sonnette d’alarme !

Publié le 14/12/2021

Dans un contexte de crise sanitaire et de taux bas, le public est confronté à une recrudescence d’offres frauduleuses de placements et services financiers. À l’occasion d’une conférence de presse commune le 13 décembre 2021, le Parquet de Paris, l’Autorité des marchés financiers (AMF), l’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR) et la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) font le point sur l’évolution de ce phénomène, les actions engagées, les moyens de prévention et les sanctions.

La crise liée au Covid-19 et les confinements se sont accompagnés d’un regain d’offres frauduleuses d’investissement, d’épargne et de crédit en tous genres. Dans un environnement de taux d’intérêt bas, les épargnants sont attirés par des placements « alternatifs » qui rapporteraient davantage que les produits financiers classiques. Selon une enquête BVA pour l’AMF, les Français sont largement conscients du risque d’arnaques au placement (97 % le jugent « important », 51 % « très important »). Mais ils sont nombreux à penser qu’il existe des placements non risqués plus rentables que les livrets d’épargne (64 %).

Les escroqueries financières visent un large spectre de faits frauduleux et un vaste public, qu’il s’agisse de fausses offres sur des produits financiers du quotidien, comme celles de rachat de crédit à la consommation (chaudière, panneaux solaires…), de propositions fictives d’investissement dans des places de parking ou des chambres d’Ehpad, ou de schémas de type pyramide de Ponzi. Le Parquet de Paris, qui estime le préjudice global subi par les victimes d’escroqueries financières en France à environ 500 millions d’euros par an, constate une relative stabilité du nombre de procédures, même si certaines d’entre elles regroupent plusieurs centaines de victimes.

Parmi toutes les escroqueries en ligne recensées, le secteur de l’assurance n’est pas une exception : 8 % des plaintes de consommateurs reçues par la DGCCRF en 2021 ont concerné l’assurance-vie et 8 % des investissements, des fonds de pension et des titres. Le phénomène ne faiblit pas : en 2019, 10,1 % des plaintes au total visaient la souscription de contrats d’assurance-vie frauduleux, pour 7,4 % en 2020. Cette année, 61 plaintes sur 728 ont concerné l’assurance-vie, le recouvrement de créance totalisant à lui seul le plus grand nombre de plaintes.

Le mode opératoire de ces délinquants est désormais bien connu. Ils attirent leurs victimes avec des bannières publicitaires sur Internet, sur les réseaux sociaux, des applications mobiles de messagerie, des sites d’information réputés ou par mail. Ils collectent les données personnelles des internautes ayant cliqué sur la bannière par la voie d’un formulaire de contact en ligne. De faux conseillers, décrits comme professionnels, disponibles et empathiques, contactent ensuite par téléphone les futures victimes et les mettent en confiance, par un discours manipulatoire et des relances insistantes. Après un premier investissement modeste présenté comme gagnant et parfois un premier retrait, l’épargnant, désormais en confiance, est incité à placer beaucoup plus. Lorsqu’il souhaite récupérer son argent, il n’a brutalement plus de réponse à ses mails ou ses appels, ni ne peut accéder à son compte ou à ses fonds.

Sources :
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