Réparation du préjudice d’angoisse de mort imminente

Publié le 04/09/2024
Réparation du préjudice d’angoisse de mort imminente
Court of Cassation on Seine in Paris, France

L’aide-soignante dans un hôpital, agressée par un patient qui lui a porté 14 coups de couteau, celui-ci ayant été déclaré pénalement irresponsable, assigne l’assureur de son agresseur à fin d’indemnisation.

À compter de la survenance du fait dommageable, la victime d’une atteinte corporelle ou d’une menace d’atteinte corporelle suffisamment graves pour qu’elle envisage légitimement l’imminence de sa propre mort, subit un préjudice spécifique.

Dans le cas où la victime a survécu, ce préjudice se réalise dès qu’elle a conscience de la gravité de sa situation et tant qu’elle n’est pas en mesure d’envisager raisonnablement qu’elle pourrait survivre.

Ce préjudice d’angoisse de mort imminente en cas de survie se rattache au poste des souffrances endurées, qui indemnise toutes les souffrances physiques et psychiques, quelles que soient leur nature et leur intensité, ainsi que les troubles associés qu’endure la victime à compter du fait dommageable et jusqu’à la consolidation de son état de santé.

Cependant, son indemnisation par un poste de préjudice autonome ne peut donner lieu à cassation que si ce préjudice a été indemnisé deux fois, en violation du principe de la réparation intégrale sans perte ni profit pour la victime.

L’arrêt retient que l’indemnisation des souffrances endurées par la victime a pris en compte celles qui étaient liées aux lésions consécutives à la multiplicité des plaies par arme blanche qu’elle a présentées, mais qu’il ne peut être considéré, sans précision sur ce point donnée par l’expert, que le vécu douloureux, moral et psychologique qu’il rapporte, englobe aussi la sensation particulière éprouvée par la victime de sa fin prochaine.

Sources :
Rédaction
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