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Grand Paris : 2021, une année record pour l’immobilier

Publié le 05/04/2022
Paris
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Tous les secteurs du marché de l’immobilier ont profité d’une année au « caractère exceptionnel » selon les notaires du Grand Paris. La grande couronne notamment attire davantage d’acquéreurs désireux de profiter d’espaces supplémentaires et de prix plus attractifs. La palme de la croissance revient aux Yvelines en augmentation de 8 % sur un an. En revache à Paris, si les transactions repartent à la hausse, les prix ont continué de décroître légèrement.

Malgré un dernier trimestre marqué par un ralentissement notable, le marché immobilier francilien a connu des résultats fastes en 2021, et ce dans un contexte encore marqué par la pandémie et les restrictions sanitaires. Maisons et appartements confondus, dans toute la région, 182 000 transactions ont été réalisées l’an dernier, un record selon les chiffres des notaires du Grand Paris. Comme si deux années d’épidémie n’avaient pas impacté les projets des vendeurs et acquéreurs, le nombre de ventes de logements anciens en Île-de-France est en hausse de 1 % par rapport à 2019. L’appétit pour la pierre se confirme donc avec les années et rien ne semble pouvoir le freiner. « Les facteurs qui ont apporté un soutien à l’activité et dynamisé les ventes dans l’ancien sont toujours présents : démographie, besoins en logement, épargne de précaution, « pierre-plaisir » et « pierre-refuge ». Les ménages ont plus que jamais le souhait de devenir propriétaires », expliquent les Notaires du Grand Paris.

La flambée des maisons

Sans surprise, les départements de la grande couronne – Essonne, Yvelines, Seine-et-Marne et Val-d’Oise – sont les principaux moteurs du marché de l’immobilier en Île-de-France. 40 000 ventes d’appartements et 44 000 de maisons y ont eu lieu en 2021, soit près de la moitié des contrats conclus pour l’ensemble de la région. Logiquement, les prix ont suivi la tendance, en particulier ceux des maisons, très recherchés après les confinements successifs, en hausse de 7 % sur un an. Un acquéreur doit désormais débourser, en moyenne, 326 000€ pour acheter un pavillon en grande couronne. La palme de la croissance revient aux Yvelines, avec un prix d’achat moyen de 434 000 €, en augmentation de 8 % sur un an.

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En petite couronne, le bilan de l’année est lui aussi très positif. Le volume des ventes est ainsi resté très soutenu proche de la capitale même si la dynamique des prix y est plus faible que dans le reste de la banlieue (+ 2,3 % pour les appartements, + 6,8 % pour les maisons) du fait d’une offre moins abondante. La capitale, quant à elle, semble imperméable aux évolutions présentes au-delà du périphérique et poursuit sa propre mutation atypique. Avec près de 36 500 ventes, le niveau de transactions à Paris a retrouvé ses standards d’avant-Covid. Les prix quant à eux continuent de baisser : – 1,6 % en un an. Au quatrième trimestre 2021, le prix moyen du mètre carré (m²) s’établissait ainsi à 10 600 €, avec un plus haut de presque 14 000 € dans le VIe arrondissement. « Tous les professionnels de l’immobilier applaudissent cette pause sur les prix », souffle Thierry Delesalle, le président de la Commission des statistiques immobilières des notaires du Grand Paris. La capitale n’en reste pas moins le théâtre des folies. Ainsi lors du dernier trimestre 2021, un studio de 18 m², situé à Porte Dauphine dans le XVIe arrondissement a été vendu 690 000 €, soit plus de 38 000 € le m².

Vers une stabilisation

L’année 2022 s’inscrira-t-elle dans la tendance des années précédentes ? Les notaires du Grand Paris en doute même si aucun grand bouleversement ne devrait advenir. D’après leurs projections reposant sur les avants-contrat, le volume des ventes et la hausse des prix devraient ralentir cette année, et ce dans tous les segments du marché. « Nous devrions retrouver des volumes à peu près normaux autour de 170 000 transactions », estime Thierry Delesalle. Même la hausse des prix des maisons en grande couronne, la plus dynamique en 2021, devrait faiblir à 4,4 % et s’inscrire dans un cadre davantage conforme aux logiques du marché. « Au final, et après 3 ans durant lesquels le marché a tourné à plein régime, les notaires du Grand Paris à un marché qui devrait se maintenir à bon niveau mais qui pourrait perdre son caractère exceptionnel et revenir à un rythme plus serein et normal », résument les professionnels du secteur. Aussi, les notaires du Grand Paris surveillent de près la situation en Ukraine. Pour Cédric Blanchet, président de la Chambre des notaires de Paris, même s’il est « impossible de savoir l’impact » qu’aura un conflit prolongé à l’Est de l’Europe sur le marché de l’immobilier, les répercussions attendues sur le prix de l’énergie pourraient jouer contre le marché des « passoires thermiques ». Les appartements les moins bien isolés sont notamment nombreux à Paris et pourraient être davantage boudés par les acquéreurs. L’élection présidentielle, quant à elle, n’aura pas d’effet sur les chiffres de l’immobilier affirment les notaires du Grand Paris. « Depuis 25 ans, ça n’a jamais eu d’influence », a rappelé Thierry Delesalle.

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