Val-d'Oise (95)

Immobilier : la bonne tenue habituelle du marché francilien

Publié le 31/12/2021

Les présentations se répètent pour les Notaires du Grand Paris et elles sont positives pour leur secteur d’activité. L’appétit des franciliens pour la « pierre » ne se dément plus. Prix et volumes des ventes restent à des niveaux exceptionnellement élevés, notamment dans les zones les moins denses de la région. Les chiffres confirment des tendances déjà observées : les acheteurs recherchent davantage d’espace et de calme. Ailleurs, à Paris notamment, un retour à la normale semble s’amorcer.

« C’est insolent, mais ça se passe super bien », les notaires du Grand Paris, et plus précisément Thierry Delesalle, le président de la commission de statistiques immobilières, ne pouvaient pas être plus clair à l’heure de présenter les chiffres de l’immobilier francilien pour le troisième trimestre 2021. Malgré quelques signes de tarissement, le marché se porte bien, très bien même. Et à commencer par le volume des ventes. Plus de 137 000 transactions ont été réalisées entre janvier et septembre 2021. Le record de 2019, avant-Covid, est battu. C’est comme si la crise sanitaire n’avait pas eu d’impact ou presque sur le marché de l’immobilier. « La confiance accordée à l’immobilier, le désir de devenir propriétaire et d’être bien logé, après les épreuves des confinements, perdurent. Sur bien des secteurs géographiques, les niveaux d’activités n’ont jamais été aussi élevés, témoignant de la bonne santé du secteur et de la pression de la demande », expliquent les notaires franciliens. À cela s’ajoutent un niveau d’épargne élevé du fait des confinements et des taux d’intérêts toujours aussi bas qui nourrissent en liquidité un marché en pleine forme.

Notaires du Grand Paris

La grande couronne, moteur confirmé de l’immobilier

À l’instar des trimestres précédents, le segment phare reste celui des maisons en grande couronne. Symbole, à lui seul, de cette tendance des acquéreurs à vouloir plus d’espace et plus de verdure. Près 13 500 transactions ont été conclues dans les départements concernés (Yvelines, Essonne, Val-d’Oise et Seine-et-Marne) en trois mois. Soit une hausse de 23 % par rapport à la moyenne du même trimestre des dix dernières années. Logiquement les prix suivent la tendance : ils sont en hausse de plus de 7 % en un an. Un acheteur doit actuellement débourser 325 000 € pour devenir propriétaire d’une maison en grande couronne. Et les données prévisionnelles des Notaires du Grand Paris sont nettes, cette croissance est partie pour durer quelques mois au moins.

Sur les autres segments, les dynamiques sont tournées aussi globalement à la hausse. Comme leurs voisines, les maisons de la petite couronne (Val-de-Marne, Seine-Saint-Denis et Hauts-de-Seine) sont très prisées. D’après les avant-contrats des notaires, la hausse annuelle de leurs prix « pourrait approcher 9 % » en janvier 2022. La rareté des biens dans ces zones très urbanisées explique en grande partie cette forte augmentation. À l’inverse, la hausse des prix des appartements dans ces territoires devrait ralentir dans les prochaines semaines, et ceux-ci devraient même légèrement baisser à en croire les projections des notaires pour le quatrième trimestre. Pour les professionnels une « dichotomie » est à l’œuvre en Île-de-France, entre d’un côté le marché des maisons, d’une vitalité historique, et d’un autre côté les appartements, notamment en proche banlieue et à Paris, soumis à un ralentissement de leur dynamique. « La stagnation des valeurs dans la capitale se diffusant progressivement au reste du marché collectif », précisent les Notaires du Grand Paris.

Stabilisation des prix à Paris

Ainsi dans la capitale, si le volume des transactions a rebondi lors du troisième trimestre, en revenant à son niveau d’avant-crise, au-dessus de la barre des 35 000 ventes, et prouve de ce fait que les acquéreurs ne fuient pas tous le vacarme parisien, les prix eux continuent de stagner et de marquer une pause après plusieurs années de hausse saisissante. Le prix du mètre carré parisien s’établit ainsi à 10 790 €, soit exactement le même montant qu’il y a un an. Au jeu des comparaisons, c’est le VIe arrondissement parisien qui se révèle être le plus coûteux (14 540 € le mètre carré), et le XXe le plus « accessible » (9 250 €). Faut-il y déceler les premiers signes d’un retournement du secteur ? « On assiste à une normalisation du marché, après un an et demi de mouvements exceptionnels où tous les franciliens voulaient déménager », estime Thierry Delesalle.

Notaires du Grand Paris

Des doutes pour 2022

Pour les Notaires du Grand Paris, rien n’empêchera « l’année 2021 d’être un excellent cru ». Des doutes en revanche se font jour quant à l’avenir. Une nouvelle dégradation de la situation sanitaire, notamment, aurait un effet déstabilisant pour le marché de l’immobilier, mais plus encore, c’est le manque de nouvelles constructions jumelé à des taux d’intérêt historiquement bas – et donc une demande soutenue – et des normes environnementales plus exigeantes (zéro artificialisation des sols) qui pourraient entraîner une inflation néfaste des prix des biens, et donc in fine impacter l’attractivité du marché immobilier de l’Ile-de-France.

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