Antipasti, plats et desserts !
Salle du restaurant Le Relais Boccador.
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Le Relais Boccador
Dans les années 1970, c’est un italien, Mario Nicolo, qui transforma le Relais Boccador en haut lieu de la vie parisienne de l’époque : people d’antan, stars des médias, hommes d’affaires et même la coquine Madame Claude. C’est dire si le lieu a vu passer de folles fêtes en petits comités, des plaisirs sensuels et gourmands pour le Tout-Paris. Il faut dire que le lieu s’y prête car la devanture passe comme inaperçue dans la rue du Boccador : l’entrée discrète laisse à penser à un club pour initiés.
À l’intérieur, entre lourds rideaux de velours, boiseries en chêne et grands miroirs muraux, l’ambiance est feutrée comme pour cultiver un espace réservé à quelques privilégiés ; l’atmosphère est conviviale mais calme, comme pour préserver la confidentialité propre au milieu des affaires et les conversations du « show biz ». Seules quelques photos de stars italiennes (Vittorio Gassman, Marcello Mastroianni, Monica Vitti, Sofia Loren) apportent une touche de modernité au cadre.
Si le lieu a été repris par deux amis et personnalités du business, la cuisine reste volontairement et résolument italienne. Les antipasti sont généreux : proscuitto de Parme, artichauts à la romaine sur lit de parmesan, burrata à l’huile d’olive et à la truffe ; mais surtout de fort bonnes pizzettas à la truffe (plutôt pâte feuilletée que pâte à pain garnie de lamelles de truffes).
En plat principal, du grand classicisme toujours, mais de parfaite exécution, avec des calamars sautés à l’ail et au persil, des raviolis aux morilles, une escalope au marsala, des linguine aux fruits de mer.
On termine bien sûr par un tiramisu, mais légèrement modifié par une crème mascarpone au nougat ; par une pana cotta et son coulis de fraise ou, si vous recherchez un peu de légèreté, par un carpaccio d’ananas.
Pour accompagner votre repas, des vins italiens bien sûr mais ce ne sont pas eux qui priment ici. Au Relais Boccador, c’est l’assiette qui compte avant tout !
Les Artizans, bistro & gâteaux
À deux pas de la belle église Saint-Eustache, la rue Montorgueil n’en finit pas d’évoluer ! Les « prêts à manger » de toutes sortes succèdent aux pizzerias, et notre cuisinier de déplorer que la rue ne monte pas un peu plus en gamme. Il faut dire que le coin est ultra populaire, que le trou des Halles n’en finit pas d’être en travaux et que la proche rue Saint-Denis attire encore et toujours son lot d’énergumènes de tout poil.
En revanche, la vitrine des Artizans et ses superbes gâteaux prouve effectivement qu’ici on est sur un registre un peu différent. La rondeur des choux est parfaite, les chocolats de couverture bien foncés et puissants, les glaçages bien brillants et les caramels fondants entre les couches de génoise ou de biscuits macaronés. Donc si vous entrez ici, c’est avant tout car votre œil aura été attiré par la pâtisserie, et vous aurez bien raison car elle est parfaitement exécutée par Mathieu Mandard, un marseillais élevé en Savoie. Premiers pas chez Chevallot, le Meilleur ouvrier de France (MOF) chocolatier qui fait courir le Tout-Val d’Isère ; puis chez Philippe Segond, un autre MOF d’Aix-en-Provence, avant de créer à Moscou le café Pouchkine. Ses gâteaux sont riches, denses ; mais intéressants dans leur superposition de diverses textures et recherchés dans le goût malgré des saveurs ultra classiques (chocolat, caramel, marron, citron).
Mais avant de prendre quelques calories avec le sucré, un peu de salé s’impose, d’autant que, s’il flirte avec des registres très classiques, il est bien maîtrisé et exécuté. Le salé relève du domaine de Patrick Canal, un catalan appartenant à une famille de gourmands et de cuisiniers qui l’ont poussé à travailler dans ce secteur. Il passe à La Tour d’Argent, au Dôme à Montparnasse, au Bristol, chez Prunier ; mais ce qu’il aime avant tout, c’est la cuisine bistrotière. Donc quand il décide de créer son propre restaurant, c’est dans ce domaine-là qu’il s’oriente.
Pour débuter, une entrée à 12 € avec des œufs cocotte bio étalant leur jaune dans une crème de cèpes, une friture de ravioles de crevettes, duxelle de champignons et sauce yaourt.
Pâtisseries du restaurant Les Artizans.
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Sur une ardoise s’affichent les plats principaux : plancha de lieu jaune et légumes, hachis parmentier ou bien, à la carte, un magret aux épices avec purée de patates douces, poulet polenta crémeuse et jus à l’estragon. Les plats arrivent bien chauds dans leur petite casserole en cuivre et ils donnent comme l’impression d’une cuisine bourgeoise de bon relais de campagne d’antan, en une époque où le client n’avait pas peur pour sa ligne de manger du boudin noir, des pommes de terre rissolées et « rissolantes » de beurre. Pour notre part, nous nous sommes régalés de beaux tronçons de lotte et leur purée de pommes de terre et des piquillos (28 €).
Ne cherchez pas de grands crus bordelais dans la carte des vins. Patrick Canal préfère les côtes-du-rhône et les vins du Sud-Ouest ainsi que les vins de petits vignerons aux grands noms des mythiques châteaux du Bordelais.