La Chute de la maison Usher à la Fine Arts Paris

Publié le 27/10/2021

Couverture de La Chute de la maison Usher.

Librairie Clavreuil

« La vie de Poe, ses mœurs, ses manières, son être physique, tout ce qui constitue l’ensemble de son personnage, nous apparaissent comme quelque chose de ténébreux et de brillant à la fois », écrivait Charles Baudelaire dans sa préface aux Histoires extraordinaires. Edgar Allen Poe (1809-1849) est surtout connu pour ses contes et, nombreux sont ceux qui peuvent en citer au moins trois, comme La Lettre volée ou Le Corbeau, sans jamais les avoir lues. Il a inspiré autant de nouvelles formes littéraires, que la musique, le cinéma et bien sûr les arts graphiques car nombreux sont ses textes qui ont été illustrés. Sa biographie n’est pas simple. Les contes de Poe saisissent et accrochent leurs lecteurs de telle manière qu’ils ne sont jamais oubliés par eux. « Il écrivait avec une fastidieuse difficulté et dans un style au-dessus du niveau intellectuel commun », constatait encore Baudelaire.

Lors de la Fine Arts Paris, la librairie Clavreuil proposera au prix de 150 000 €, un exemplaire de l’un des plus fameux contes de Poe : La Chute de la maison Usher (traduction de Charles Baudelaire), illustré par 10 eaux-fortes originales dans les trois états, gravures d’Alexeïeff, publié par les éditions Orian, en 1929 (in-4). Celui-ci est un des 25 (n° 16) imprimés sur Japon impérial et a été relié en 1939, en box noir par Paul Bonet qui y a reproduit une épreuve photographique de tirage argentique en noir et blanc représentant une main tendue vers un ciel constellé d’yeux, rehaussé de bandes de box vert, rouge et grenat, d’une myriade de petits points d’or, étoiles au palladium et de fenêtres verticales aux filets or et noir, dos long (tête dorée, couverture et dos conservés, chemise et étui assortis). On connaît seulement 15 reliures de ce type de décor réalisé par Paul Bonet.

Alexandre Alexeïeff (1901-1982), d’origine russe, était non seulement illustrateur, mais encore réalisateur de films d’animation. Il est encore l’inventeur, avec sa femme Claire Parker (1906-1981), de l’écran d’épingles qui permet d’animer des images au rendu proche de la gravure en aquatinte ou la manière noire.

La maison Usher, principal personnage de cette nouvelle, assez terrifiante, a sans doute été inspirée par un fait divers survenu à Boston. Lors de la destruction d’une maison, on trouva les corps d’un marin et d’une jeune femme, qui avaient été emmurés dans le cellier par le mari de la jeune femme. De quoi séduire des illustrateurs comme Albert Dubout, H. Azénor, J. Buckland Wright, Daniel Wapler, Ram Rischmann. On connaît au moins six films et trois opéras nés de cette nouvelle sanglante.

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