La Mère Poulard au Mont-Saint-Michel

Publié le 25/01/2018

L’emblématique restaurant du Mont-Saint-Michel continue à faire saliver tous les gourmands devant ses omelettes baveuses ! Le point sur un groupe à la réussite planétaire parti de simples œufs battus !

Pourquoi une omelette ?

En 1863, Napoléon III décide que le Mont-Saint-Michel ne sera plus une prison et fait construire une digue-route pour faciliter l’accès à l‘abbaye des touristes et des pèlerins. Mais le monument abandonné et maltraité par la population carcérale nécessite des travaux.

En charge de la rénovation, l’architecte Édouard Corroyer vient au Mont avec sa famille, dont leur femme de chambre, Annette Boutiaut, qui s’amourache du lieu, de la mer normande et du boulanger local, Victor Poulard, qu’elle épouse en 1873. Elle tient une modeste hostellerie où la cuisinière a l’idée d’offrir une omelette aux visiteurs et marcheurs arrivant épuisés de leur traversée et surtout à n’importe quelle heure du jour et de la nuit, marée oblige.

Cuite au feu de bois dans l’âtre d’une cheminée, l’omelette était née et près de 130 ans plus tard elle régale encore les affamés du monde entier.

Pourquoi une telle notoriété ?

La façade de la Mère Poulard.

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L’omelette de la Mère Poulard est mondialement connue car elle est baveuse à souhait et battue manuellement par des omelettiers dans de grands culs de poule en cuivre ; puis cuite dans une poêle individuelle dans une gigantesque cheminée alimentée en bois.

Mais au-delà de la recette dont le secret est bien sûr gardé et non divulgué ; l’omelette a donné naissance à une légende, celle de « rendre président celui qui la mange lors de sa campagne ».

En effet, adulée de son vivant, Annette s’occupait personnellement de ses clients qu’ils soient modestes ou célèbres. Entre autres amitiés nouées, la plus légendaire est celle avec Georges Clémenceau qui venait en fidèle client se régaler d’une omelette à la veille de chaque élection, soit en 1906 et 1917 pour la présidence du Conseil. Candidat pourtant favori à la présidence de la République en 1919, il se rend chez la Mère Poulard. Celle-ci, malade, le reçoit chez elle sans pouvoir lui offrir d’omelette et Clémenceau n’est pas élu…

La légende était née : « Omelette tu mangeras, président tu seras ! ». Depuis cette époque, les prétendants au titre de chef d’État viennent au Mont-Saint-Michel non pas en pèlerinage spirituel mais gastronomique ! Le Général de Gaulle, Georges Pompidou, Jacques Chirac, François Mitterrand, Nicolas Sarkozy, François Hollande n’ont pas failli à la tradition. En 1995, le candidat Édouard Balladur a raté sa présidence étant arrivé avec 3 heures de retard dans le restaurant…

Et si on goûtait à cette omelette ?

En aucun cas, il ne s’agit d’une omelette classique jambon ou fromage ! Il y a une vingtaine d’années l’omelette contenait autant de beurre que d’œufs dans la tradition d’un plat devant rassasier des marcheurs au long cours. Lors de son rapide passage vers 2004, l’ancien chef étoilé de Caen, Michel Bruneau, a allégé et anobli la recette. Allégée car le mélange liquide d’œufs et de beurre est si aérien que cuite, l’omelette fond en bouche. On a ainsi l’impression de ne rien manger. Anoblie car l’omelette toujours nature s’est vue adjoindre foie gras poêlé, lard, Saint-Jacques, saumon fumé, gambas rôties et pommes de terre sautées. Une manière comme une autre de justifier le prix de 34 ou 38 € l’assiette.

Inédite et délicieuse, l’omelette sucrée avec ses dés de pommes caramélisés est juste flambée devant vous au dernier moment par un trait de Calvados.

Des œufs battus à un groupe mondial

La fameuse omelette de la Mère Poulard.

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La Mère Poulard est une véritable « success story » qui a fait d’une simple omelette un groupe connu mondialement.

C’est l’histoire d’un seul homme, Éric Vannier, qui est devenu maire de cette minuscule commune qu’est le Mont-Saint-Michel en 1983. Amoureux du lieu, il a pris la tête de la municipalité pendant 24 ans et a eu l’intelligence de racheter en 1986 un autre joyau unique au monde, l’auberge historique de la Mère Poulard. Par là même, il est devenu le gardien et propriétaire du grimoire de la Mère Poulard où elle confinait ses recettes.

Aujourd’hui, avec 7 hôtels, 8 restaurants, 4 cafés-vente à emporter, 8 boutiques de cadeaux et 3 musées ; le groupe Mère Poulard détient une bonne partie du Mont-Saint-Michel que ces établissements soient au cœur même du rocher ou situés dans la baie environnante.

Le battage des œufs.

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25 tonnes de biscuits sont ainsi fabriquées dans l’usine de Saint-Étienne-en-Cogles, située à quelques kilomètres du Mont-Saint-Michel. Dans l’hexagone, sablés au caramel et cookies aux pépites de chocolat sont ainsi présents dans de très nombreuses grandes surfaces, sur les trafics aérien et ferroviaire, les stations essence, les duty-free, sur la boutique en ligne. Mais vous les trouverez aussi en Asie, aux États-Unis et en Europe.

Les gourmets connaissent donc la célèbre omelette et les biscuits sablés du Mont-Saint-Michel.

Conclusion : les deux marques ont eu l’idée de collaborer pour une boîte de biscuits qui rend hommage à la ville lumière. Les sablés au beurre se glissent donc dans une boîte en fer blanc colorée et illustrée des lieux mythiques proches de la boutique.

Pour les prochains 130 ans de la « marque » en 2018, le Groupe Mère Poulard fourmille d’idées pour rénover les hôtels, aller plus loin encore dans la gourmandise.

Affaire à suivre donc…

Faire un arrêt pour une omelette à la Mère Poulard est donc mythique et un passage incontournable si vous visitez la huitième merveille du monde qu’est le Mont-Saint-Michel.

Vue sur le Mont-Saint-Michel.

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LPA 25 Jan. 2018, n° 128v1, p.14

Référence : LPA 25 Jan. 2018, n° 128v1, p.14

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