Les élans de la création

Publié le 25/11/2016

Carlo Belli, entre futurisme et abstraction

Carlo Belli, La luna nel pozzo, 1960, 50 x 38 cm, huile sur carton.

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Moins connu du public que d’autres peintres futuristes de sa génération, Carlo Belli tient cependant une place importante dans ce mouvement initié par le poète Filippo Tommaso Marinetti en 1909 qui prônait une rupture brutale avec l’art italien de l’époque. Cet artiste est à découvrir à la galerie Orenda, spécialiste des maîtres italiens du XXe siècle, qui présente une partie de l’œuvre de Carlo Belli. Le futurisme a tout bouleversé en peinture, il a révolutionné l’art italien alors un peu endormi, loin des mouvements qui s’étaient succédé : impressionnisme, fauvisme, expressionnisme.

Quelques peintres, en recherche à cette époque, sont séduits par cette idée de coupure nette tels Carlo Carrà, Gino Severini ou Umberto Boccioni. Intéressés par la modernité, ils souhaitent traduire sur la toile le mouvement : voitures, avions, locomotives, dans une sorte d’exaltation et d’abstraction dynamique. Pour Carlo Belli, l’art est expression intellectuelle autant que picturale. Il organise l’espace avec rigueur dans ses compositions par des géométries délicatement colorées en des tons pastel ou parfois en tonalités plus fortes en un agencement énergique. Les demi-cercles s’associent à des droites parfois aigües.

Rythmes et couleurs baignés de lumière s’affirment au détriment de l’image et parfois, cependant, apparaissent parmi les signes abstraits un accordéoniste ou une enveloppe. La décomposition du mouvement est obtenue par de vifs élans, des faisceaux obliques, « vibrations précipitées dans l’espace », selon le peintre Giacomo Balla. Ami de Kandinsky, intéressé par les surréalistes, Carlo Belli, décédé en 1991, a témoigné d’une puissante audace créatrice.

L’invention créatrice d’Élie-Georges Berreby

Entre figuration allusive et abstraction, Élie-Georges Berreby possède une place particulière. Humaniste, il jette un regard attentif sur l’autre, même si sa culture nous est étrangère. Il évoque l’amour, l’espoir ou la solitude dans une œuvre haute en couleurs.

On aime cette indépendance qui lui permet une vraie liberté. Originale par sa conception elliptique, cette création symbole de la vie ne laisse pas indifférent. La vie a conduit le peintre à vivre dans des pays asiatiques et africains, sources pour lui de découvertes, de compréhension de ces humains aux modes de vie différents de nous mais habités par les mêmes sentiments de tendresse, de joie ou de tristesse. En un chromatisme éclatant jaillissent rouges et orangés, bleus ou verts soutenus par un noir intense et le plus souvent posés en aplats juxtaposés.

Une oeuvre d’Élie-Georges Berreby.

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Les compositions d’Élie-Georges Berreby ne ressemblent à aucune autre, elles sont les témoins d’une forte invention créatrice. Parfois il faut les décrypter comme un rébus. Toutes ces toiles sont porteuses de réflexion, de sensibilité, d’humour aussi dans leur schématisation géométrique. Peinture de l’humanité, cette œuvre est exécutée en un tracé ardent. On retrouve dans les sculptures en bois aux courbes élégantes la même stylisation à travers des volumes épurés qui n’en sont pas moins parlants.

 

LPA 25 Nov. 2016, n° 122j2, p.22

Référence : LPA 25 Nov. 2016, n° 122j2, p.22

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