Mexica : des dons et des dieux
Quai Branly-Jacques Chirac
Le dépaysement est total avec cette exposition du Quai Branly-Jacques Chirac, qui se tient jusqu’au 6 octobre et qui plonge le visiteur au cœur d’une civilisation riche et peu connue en Europe, où elle est présentée pour la première fois.
À travers statues, sculptures, offrandes est évoquée la très riche culture mexicaine ; un parcours dans l’univers archéologique mésoaméricain. Les œuvres présentées proviennent des sous-sols de Mexico, elles ont été découvertes lors de recherches conduites en 1978, parmi lesquelles les vestiges de l’ancienne cité de Terrochtitlan, capitale de la civilisation « Mexica » et de son enceinte sacrée, le Templo Mayor, connue davantage sous le nom aztèque.
Remarquables, les 204 offrandes que les Mexicains dédiaient à leurs divinités avec l’espérance d’en recevoir des faveurs. Fascinante encore, l’immense, l’énorme monolithe circulaire représentant la déesse de la lune, Coyolxauhqui qui a été le point de départ d’un demi-siècle de fouilles importantes. Elles ont permis de retracer la culture de l’Empire Mexica (1325-1521), avec ses rituels, ainsi que de découvrir l’art et l’architecture. Une vraie découverte que cette exposition, ramenant vers des époques lointaines avec des objets uniques, témoins du savoir-faire, du développement de la civilisation de ce peuple avant l’arrivée des Conquistadors.
Une grande qualité esthétique habite ces créations, visages expressifs, masques colorés ou encore personnages en pierre gravée. On est frappé par la présence expressive de certaines de ces sculptures, parfois des effigies divines réalisées en roche volcanique ; il arrive qu’humain et animal se confondent. À remarquer, le « Serpent à plumes », le plus fêté chez ce peuple puisqu’il est créateur de la lune, du soleil, de la terre et associé à la guerre.
Crânes, masques, parfois presque inquiétants, en lien avec les dieux, figurent dans des vitrines. Extraordinaire de vie, un chat (ou petit tigre ?), retient l’attention, ainsi que bien d’autres créations si loin de notre monde. On est à la fois fasciné et presque un peu terrifié devant certaines œuvres chez lesquelles on admire le travail, témoin de la richesse culturelle et spirituelle de cette société au fort pouvoir religieux. L’exposition révèle également une civilisation qui n’hésitait pas à sacrifier des enfants pour plaire aux dieux.
La plupart de ces œuvres sont, pour nous, difficilement déchiffrables ; elles entraînent dans un monde qui nous est inconnu, dépaysant, magique. Une société complexe, vivante, douée d’une pensée que l’on peine parfois à concevoir de nos jours. Grand est l’intérêt de les découvrir, de tenter d’en percer le mystère et d’apprécier l’excellence artistique.
Référence : AJU015j6