Justice & Cassation 2019

Publié le 07/08/2019

La revue annuelle de l’Ordre vient de paraître dont le dossier principal a pour thème : « La laïcité ».

La France n’est pas la seule République laïque en Europe. Elle n’est pas non plus la seule à avoir connu des guerres de religion particulièrement sanglantes. Mais la peur de la guerre civile reste profondément ancrée dans notre pays et l’histoire, même récente, montre que les religions peuvent être un ferment de celle-ci. On peut donc, dans une certaine conception de la laïcité, considérer que le droit de croire ou de ne pas croire relève exclusivement de la vie privée et qu’en conséquence, il ne doit, en aucun cas, se manifester dans l’espace public.

Mais une telle conception est irréaliste. Les lieux de culte occupent l’espace public. Le fait de croire ou de ne pas croire entraîne l’adhésion à des valeurs qu’il est difficile de cantonner dans un domaine exclusivement privé. On ne peut pas condamner les croyants à vivre leur foi dans des catacombes. Mais la laïcité peut apporter à la foi comme la foi peut apporter à la laïcité. En effet, croire c’est plus souvent avoir un espoir qu’une certitude. Et cet espoir doit comprendre et accepter qu’il n’est pas nécessairement partagé par tous.

Quant à la laïcité, elle n’est pas la grisaille et l’uniformité mais au contraire l’acceptation des différences et la diversité. Le droit fondamental de croire ou de ne pas croire et la diversité des religions pratiquées dans la République française enrichissent le débat démocratique à la condition naturellement, de ne pas porter atteinte à l’ordre public.

LPA 07 Août. 2019, n° 147r5, p.3

Référence : LPA 07 Août. 2019, n° 147r5, p.3

Plan