La régulation des partis politiques

Publié le 29/05/2019

Longtemps laissés en franchise juridique, les partis politiques n’échappent plus aujourd’hui à l’emprise du droit et sont soumis à une régulation de plus en plus développée. Si la loi ne les a jamais totalement ignorés, en raison de la dangerosité pour l’ordre politique de ceux d’entre eux qui entendent prendre le pouvoir par la force – les factions – et du rôle des autres dans les processus démocratiques – participation aux élections et organisation de groupes parlementaires au sein des assemblées –, leur réglementation restait des plus légères.

Le mouvement de codification amorcé dans l’entre-deux-guerres, alors qu’ils s’imposaient comme des acteurs incontournables des démocraties devenant peu à peu des États des partis, s’est intensifié après la Seconde Guerre mondiale, où, par vagues successives, les vieilles démocraties puis les nouvelles leur ont accordé un statut constitutionnel, et ont, souvent par petites touches, réglementé de plus en plus précisément leur répertoire d’actions politiques, leurs modalités d’interventions dans les institutions, leurs mécanismes de financement et, de façon plus intrusive, leur fonctionnement interne.

Explorant le vaste champ de recherche ouvert par la différenciation de ce droit des partis, le présent ouvrage se propose de déchiffrer les stratégies normatives déployées par les États pour gouverner les organisations partisanes.

Adoptant une approche historique et comparative, il s’attache à isoler les différents référentiels qui orientent les politiques de régulation des partis et à expliquer le caractère plurinormatif de la réglementation qui les encadre. Il analyse ainsi non seulement les principes qui régissent leur existence même, leurs activités dans l’espace public et leurs interventions dans les institutions, mais aussi les facteurs symboliques et institutionnels qui contribuent, dans toutes les démocraties, à faire de la régulation des partis un impératif catégorique.

Dirigé par Yves Poirmeur, cet ouvrage réalisé au sein du laboratoire VIP de l’université de Versailles Saint-Quentin-Paris-Saclay, réunit les contributions de Jean-Pierre Camby, Carolina Cerda-Guzman, Stéphane Manson, Djedjro Francisco Meledje, Olivier Pluen, Dorothée Reignier, Florian Savonitto, Carla Tomazini et Constantin Yannakopoulos.

LPA 29 Mai. 2019, n° 145d4, p.2

Référence : LPA 29 Mai. 2019, n° 145d4, p.2

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