Le renvoi préalable

Publié le 11/08/2016

Les mécanismes préjudiciels se sont multipliés ces cinquante dernières années. Renvoi préjudiciel à la Cour de justice de l’Union européenne, renvoi préventif au tribunal des conflits, demandes d’avis au Conseil d’État et à la Cour de cassation, question prioritaire de constitutionnalité et, plus récemment encore, demandes d’avis à la Cour européenne des droits de l’Homme. Le travail de recherche invite à s’interroger sur les causes de cette propagation.

L’étude démontre que l’utilisation de la technique préjudicielle poursuit aujourd’hui une finalité particulière : celle d’unifier l’interprétation des textes juridiques. Elle vient pallier l’essoufflement des mécanismes traditionnels et hiérarchiques d’unification, lesquels sont manifestement inadaptés aux dernières évolutions des sources du droit.

Même effet (l’unification du droit), même moyen (la technique préjudicielle), même cause (l’évolution des sources du droit) : les mécanismes préjudiciels contemporains sont apparentés. Ils traduisent une nouvelle manière d’unifier l’interprétation qui étend paisiblement son emprise.

Malheureusement, cette identité des mécanismes et l’évolution dont elle témoigne restent sous-jacentes. Il était donc nécessaire de créer une notion nouvelle permettant d’en rendre compte et de lui associer un régime juridique propre. Cette notion est le renvoi préalable, lequel s’entend de « tout mécanisme par lequel une juridiction suprême uniformise l’interprétation d’un texte, sur le renvoi d’une question de droit posée à l’occasion d’un litige ».

Le renvoi préalable, thèse de Gatien Casu, est publié par les éditions LGDJ.

 

LPA 11 Août. 2016, n° 119z7, p.3

Référence : LPA 11 Août. 2016, n° 119z7, p.3

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