Penser la loi, essai sur le législateur des temps modernes

Publié le 22/03/2018

Nos démocraties font des lois en abondance. Mais à force de légiférer, la raison d’être des lois a fini par nous échapper : souvent, elles répondent à nos attentes immédiates plutôt que de se mettre au service du bien commun.

Pourquoi cette inadéquation des lois à l’esprit des lois ? Il faut remonter aux grands penseurs de la politique moderne, Montesquieu ou Rousseau, pour le comprendre. Ils ont placé la loi au cœur de l’action politique : se gouverner soi-même c’est avant tout légiférer. Mais ils n’ont pas livré le mode d’emploi de cet acte fondamental. D’autres ont tenté d’armer la loi d’un discours de la méthode, avec plus ou moins de succès.

Ce livre, Penser la loi, essai sur le législateur des temps modernes, reconstitue l’histoire de cette ambition prométhéenne : penser le travail du législateur à la fois comme œuvre de la raison et comme activité empirique. Il revisite la loi des temps anciens et sa métamorphose, au seuil de notre modernité politique, en une multiplicité de législations : autrefois le Prince faisait loi, aujourd’hui chaque législation nouvelle s’incorpore dans tout un système.

Nous ne pouvons nier notre dette envers les fondateurs d’une science de la législation, écrit Denis Baranger. Il reste que notre usage de la loi doit autant sinon plus aux praticiens du droit – magistrats, avocats, jurisconsultes – qui sont les porteurs d’un savoir bâti à l’épreuve d’une expérience indéfiniment remise sur le métier.

Denis Baranger, professeur de droit public à l’université Panthéon-Assas, a notamment publié Parlementarisme des origines (1999) et Écrire la Constitution non écrite (2007).

 

 

LPA 22 Mar. 2018, n° 134w6, p.3

Référence : LPA 22 Mar. 2018, n° 134w6, p.3

Plan