Un cri silencieux

Publié le 17/10/2019

Calmann Lévy

Si vous souhaitez lire un polar haletant, qui sort un peu de tout ce qui se fait actuellement, nous ne pouvons que vous recommander la lecture du premier roman d’Alex Michaelides, Dans son silence, paru aux éditions Calmann Lévy.

Un thriller d’un autre genre. Adieu flic, bonjour psy !

En effet, ce roman se veut comme un « thriller psychanalytique ».

Le héros du récit, ou plutôt le narrateur, Théo Faber, 42 ans, est psychothérapeute. Il avoue dès les premières pages : « Je suis devenu psychothérapeute parce que j’étais perturbé. C’est la vérité, mais j’ai fourni une autre explication lorsqu’on m’a posé la question le jour de l’entretien » (p. 26), et heureusement, car nous allons vite comprendre que ce psy fait une obsession sur Alicia Berenson, une jeune artiste peintre reconnue, internée dans un hôpital psychiatrique à Londres, le Grove, après avoir été reconnue coupable du meurtre de son mari, Gabriel, mais jugée mentalement irresponsable.

Depuis ce meurtre, Alicia s’est terrée dans le silence, et malgré le procès, les évaluations psychologiques et autres examens, elle n’a prononcé aucun mot.

Théo, lui, pense pouvoir réussir à la faire parler. Qu’elle puisse enfin expliquer son geste. Son meurtre.

Pour y arriver, il faut d’abord se faire embaucher dans cet hôpital. Il y parvient et commence avec elle. Un long parcours de reconstruction, qui va finir par porter ses fruits…

Mais que va-t-il découvrir…?

Quelles sont les raisons de ce meurtre, pourquoi a-t-elle peint un autoportrait au titre énigmatique : « Alceste » ? Qui est Alceste ? Que recouvre ce personnage dans la mythologie grecque ?

Tant de questions et un silence assourdissant.

Ce suspense est mené de main de maître par Alex Michaelides, scénariste britannique, qui a lui-même étudié la psychanalyse et travaillé deux ans dans une clinique psychiatrique pour jeunes.

D’où une connaissance des procédures et du milieu hospitalier qui rend ce récit tout à fait crédible.

Alternant entre le journal d’Alicia, le récit de Théo, le tout parsemé de références artistiques et psychanalytiques, nous dévorons d’une traite ce polar.

Entre angoisse et espoir de voir Alicia se livrer, le suspense est absolu jusqu’à la dernière page…

Une vraie réussite et un nouveau genre de thriller qui nous a laissés sans voix !

LPA 17 Oct. 2019, n° 148e0, p.16

Référence : LPA 17 Oct. 2019, n° 148e0, p.16

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