L’UCO Nantes lance un nouveau master de droit public général

Publié le 27/05/2025 à 12h11

Alors que la « catho » fête cette année son 150e anniversaire, l’Université catholique de l’Ouest (UCO) ouvre à la rentrée un master de droit public général. L’objectif ? Offrir une formation juridique solide à des étudiants généralistes, en particulier ceux qui ont suivi un cursus de sciences politiques, pour leur permettre de s’insérer dans la vie active. Rencontre avec son directeur, Pierre-Hugues Barré.

L'UCO Nantes lance un nouveau master de droit public général
Pierre-Hugues Barré (Photo : ©DR)

La « catho » fête cette année ses 150 ans, pouvez-vous nous présenter les différents instituts catholiques en France ?

L’université catholique de l’Ouest (UCO) est un établissement d’enseignement supérieur et de recherche privé, il s’agit d’une institution reconnue par la loi comme participant du service public de l’enseignement supérieur. Elle appartient au réseau UDESCA, qui rassemble les cinq universités catholiques historiques (Paris, Lyon, Lille, Toulouse et Angers), toutes indépendantes les unes des autres. Comme les autres « Cathos », cet établissement fête donc ses 150 ans cette année. L’UCO revendique une filiation avec l’ancienne université d’Angers fondée en 1337 dans le prolongement du studium et des écoles cathédrales elles-mêmes plus anciennes. Elle est par ailleurs en constante expansion, si le campus historique est celui d’Angers, il y en a désormais huit de plus (Brest, Guingamp, Laval, Nantes, Niort, Vannes, Papeete et La Réunion). Le campus de Nantes, créé en 2015, est le plus important après celui d’Angers (plus de 7500 étudiants) et compte un millier d’étudiants.

À Nantes, vous créez à la rentrée un master de droit public, à l’occasion de cet anniversaire. Pouvez-vous nous expliquer la spécificité de ce nouveau cursus ?

Je suis très heureux de prendre la direction du Master de droit public général de l’UCO Nantes. Ce nouveau Master a été conçu pour offrir une formation solide en droit public, tout en s’adressant à un large public : il est notamment destiné aux étudiants en science politique, même si les étudiants qui ont suivi une licence de droit sont évidemment les bienvenus. L’objectif est clair : permettre à des étudiants ayant reçu une formation généraliste d’aborder des disciplines plus techniques pour s’insérer facilement dans la vie active. Des cours de droit des collectivités territoriales côtoieront donc des cours sur la théorie de la démocratie. Le Master comprend deux parcours destinés à former, selon une logique pluridisciplinaire, aux métiers de l’administration et des politiques locales, nationales et européennes. Le parcours « déontologie des affaires publiques » a particulièrement pour objet de préparer aux métiers du politique, dans les assemblées parlementaires, les cabinets ministériels ou les exécutifs locaux, ainsi qu’aux concours A et A+ de la fonction publique d’État.  Le parcours « relations publiques et collectivités » vise quant à lui à préparer les étudiants aux métiers de la gouvernance locale, qu’il s’agisse de la fonction publique territoriale, des entreprises du secteur public et privé ou des professions d’avocat et de conseil auprès des collectivités locales.

Comment le master a-t-il été conçu ? Peut-on déjà savoir quels seront les enseignants ?

Le Master de droit public général a été conçu comme une formation à la croisée du droit et de la science politique. Dès le Master 1, les étudiants ont l’occasion d’approfondir les matières fondamentales du droit public français et européen (droit public des affaires, droit des collectivités territoriales, droit de l’environnement), dans une perspective résolument interdisciplinaire. Les enseignants seront issus de l’UCO, mais également d’autres universités – je pense, par exemple, à Stéphane Lavigne (université Paris-Saclay). Le corps professoral intégrera des praticiens en exercice (avocat et juge administratif) ainsi que des spécialistes dans leur domaine, à l’instar Jean-Pierre Camby pour le cours de droit électoral.

Vous-mêmes avez un parcours universitaire assez diversifié….

On peut dire cela ! J’ai commencé mes études en suivant une double licence – en droit privé et en science politique –, puis, en parallèle de mon Master 1 de droit public, j’ai suivi une première année de théologie à l’Institut catholique de Paris. Par la suite, en parallèle de mon Master 2 de droit constitutionnel à Paris 1 Panthéon-Sorbonne, j’ai suivi une licence de philosophie à Sorbonne Université. Puis j’ai travaillé, en cabinet d’avocat (Linklaters…) et en juridiction, en France (CAA de Versailles, TA de Paris) et à l’étranger (Cour d’appel de l’État de Floride) tout en suivant une licence d’histoire, toujours à la Sorbonne. Je ne me suis inscrit en thèse que deux ans après mon master 2. J’ai surtout eu la chance de pouvoir enseigner à des publics d’étudiants, eux aussi, très diversifiés. Si je ne rencontrerai les étudiants de l’UCO qu’en septembre, j’enseigne pour le moment à Sciences Po Paris et à l’étranger, en particulier à l’université d’Oxford et à l’université Masaryk (République tchèque).

Quels sont les débouchés de ce master ?

Ce Master s’adresse aux étudiants qui se destinent à des concours de la fonction publique au sens large (IRA, INET, INSP, OG, ENSP…), au passage du barreau ou à ceux qui voudront travailler dans l’administration, dans les collectivités territoriales, en tant que juriste de droit public ou comme collaborateur d’élu. Cependant, si les étudiants de master se trouvent à un moment crucial du développement de leur vie professionnelle, ce n’est pas dramatique s’ils n’ont pas une idée claire de la profession qu’ils entendent exercer ! Pour qu’ils goutent à la pratique professionnelle pendant leur cursus universitaire, l’UCO insiste sur la pratique de stages. Si on ne peut que recommander aux étudiants d’écouter les conseils, leur choix de carrière doit se fonder sur leur expérience propre. Et ce sont justement les disciplines étudiées dans le supérieur qui peuvent les aider à discerner leurs intérêts et leurs aptitudes.

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