Un cimetière écologique ouvre dans les Yvelines

Publié le 19/12/2024

En 2025, la commune de Neauphle-le-Château ouvre un cimetière naturel. Dans ces lieux, les caveaux en béton et les cercueils en bois traité sont proscrits. Les défunts sont inhumés à même la terre dans des matériaux biodégradables.

Varmin, CC BY-SA 3.0, via Wikimedia Commons

Chercher à limiter son empreinte écologique au-delà de la mort a poussé certaines communes à proposer des cimetières écologiques ou naturels, à l’image d’une démarche répandue en Europe du Nord. C’est dans ce contexte que la ville de Neauphle-le-Château dans les Yvelines a ouvert un cimetière respectueux de l’environnement, sans caveau ni pierre tombale, où les dépouilles pourront être rendues à la terre à partir de 2025. Les travaux viennent de s’achever après qu’une analyse hydrogéologique a écarté le risque de pollution des nappes phréatiques.

Une empreinte écologique minimale

En France, le premier cimetière de ce genre nouveau a vu le jour à Niort (79), au cimetière de Souché, mis en service en 2014. Son succès est tel qu’une nouvelle parcelle de 5 000 m2 va être aménagée prochainement. Cette première initiative a été suivie par la ville de Paris qui a installé son premier cimetière écologique à Ivry-sur-Seine dans le Val-de-Marne (94), en septembre 2019. Ce lieu d’inhumation géré de manière 100 % écoresponsable compte 157 concessions, sur 1 560 m² de prairie. Le concept est simple : il s’agit de limiter le plus possible l’empreinte écologique. Dans ces conditions, tout doit être biodégradable, du cercueil à l’urne, jusqu’aux vêtements du défunt. L’inhumation se fait en pleine terre afin de limiter la consommation énergétique, et dans des cercueils en carton ou en bois local construit avec des essences françaises ou issues de forêts franciliennes, telles que l’acacia, le châtaignier ou le chêne, et sans vernis, des matériaux permettant au corps de se décomposer naturellement et rapidement dans le sol. De même, aucun élément minéral ne peut avoir sa place. Dans ces nouveaux espaces, les familles s’engagent, à travers la signature d’une charte, à ce que le défunt n’ait pas reçu de soins de thanatopraxie car les produits chimiques comme le formol sont utilisés pour la préparation et la conservation des corps. Autre obligation : les vêtements du défunt et les draps qui enveloppent le corps doivent être fabriqués en fibre naturelle (lin, coton, chanvre). En cas de crémation, les cendres peuvent être dispersées sur des copeaux de bois ou être recueillies dans une urne biodégradable (carton, papier, argile).

Un lieu durable pour la végétation et la biodiversité

L’identification des sépultures se fera par une pierre de calcaire locale, gravée au nom du défunt. Cet aménagement est conçu pour respecter la biodiversité et favoriser la vie animale et végétale. Quant à l’ornement, seules les fleurs fraîches coupées pourront être déposées dans l’unique vase mis à disposition par la ville. Les sépultures pourront être personnalisées par les familles mais celles-ci ne pourront pas planter n’importe quels végétaux. Idem dans le cimetière parisien d’Ivry-sur-Seine, où les arbustes, tels que les rosiers ou les plantes vivaces ne sont pas acceptés pour des raisons de taille. L’entretien du cimetière répond également à des normes environnementales maximales, avec l’interdiction d’utiliser des pesticides. Depuis le 1er juillet 2022, l’interdiction faites aux services de l’État, des collectivités et de leurs regroupements d’utiliser des produits phytosanitaires chimiques pour l’entretien des espaces verts, forêts, promenades et voiries accessibles ou ouverts au public, s’applique aux crématoriums et cimetières, en vertu de la loi n° 2014-110 du 6 février 2014 visant à mieux encadrer l’utilisation des produits phytosanitaires sur le territoire national, dite loi Labbé ou loi zéro phyto (JORF n° 0033 du 8 février 2014).

Une solution économique

Cette solution innovante s’avère aussi économique, du fait de l’absence de caveau, de pierre tombale, de cercueil en bois et de soins funéraires. À Neauphle-le-Château, le coût des funérailles serait divisé par deux. Dans le cimetière parisien d’Ivry-sur-Seine, l’inhumation écologique coûte 22 % de moins qu’une inhumation classique (294 euros pour une concession de 10 ans contre 376 euros en moyenne). De plus, cette solution permet aux familles de ne pas laisser d’entretien aux descendants.

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