Biodiversité : Paris prépare l’avenir

Publié le 12/02/2025
Biodiversité : Paris prépare l’avenir
En rang, Vassili/AdobeStock

Pour renforcer la place de la nature en ville et mieux protéger la biodiversité parisienne, Paris révise son Plan Biodiversité à l’horizon 2025.

Près de 2 800 espèces sauvages, animaux, plantes, champignons et lichens, dont plusieurs menacées et présentes sur les listes rouges régionales, sont recensées à Paris.

Un patrimoine naturel d’une grande diversité

Faucons pèlerins, chouettes hulottes, renards, fouines, écureuils roux, hérissons et chauves-souris, écrevisses, anguilles, brochets, grenouilles, tritons, libellules, coccinelles, orchidées, fougères, mousses, etc. le patrimoine naturel parisien est particulièrement riche. Paris offre en effet à ces espèces un cadre favorable : faible nombre de prédateurs et grande diversité de milieux de vie : espaces verts, milieux aquatiques, bâti et voies de communication. Avec les bois de Boulogne et de Vincennes, plus de 500 parcs et jardins, 100 000 arbres d’alignement, Paris offre de nombreux espaces verts à ces espèces. Les milieux aquatiques et humides constitués par la Seine, les rivières, les 3 canaux, quelque 200 mares, les nombreux lacs des bois de Boulogne et Vincennes ainsi que leurs berges végétalisées y sont également très présents. Enfin, au travers de la trame verte et bleue, le réseau de réservoirs de biodiversité reliés par des corridors écologiques, terrestres et aquatiques, la ville offre un maillage potentiellement vital pour les espèces sauvages.

Bilan du plan biodiversité 2018-2024

La ville s’est dotée depuis 2011, puis à nouveau en 2018, d’un Plan Biodiversité complémentaire avec le Plan Climat et les autres plans stratégiques de la Ville de Paris. Ce plan, adopté à l’unanimité au Conseil de Paris du 20 mars 2018, détermine les grandes orientations et les actions à mettre en œuvre. Il se décline en trente actions regroupées en trois axes. Le premier axe porte sur la prise en compte de la biodiversité dans la politique de la ville. Cela se traduit par une meilleure prise en compte de la biodiversité dans les textes réglementaires d’urbanisme et dans les plans environnementaux. Ainsi, le schéma des trames verte et bleue a été inscrit dans le plan local d’urbanisme (PLU) en 2020. Le deuxième axe d’action a vocation à mobiliser l’ensemble des Parisiens en faveur de la biodiversité. Ainsi, 50 % des aménagements en faveur de la biodiversité sont supposés par les Parisiens eux-mêmes en 2030 grâce au permis de végétaliser qui permet à tous de mener des initiatives de végétalisation de l’espace public. Le troisième axe, qui prévoit une quinzaine d’actions, a comme objectif de penser la ville comme un atout pour la biodiversité. Il s’agit de construire la ville en tenant compte des enjeux de la protection et du développement de la biodiversité, à travers le renforcement du réseau de la nature sur le territoire parisien, les trames vert et bleu, mais aussi la trame noire (éclairage) et la trame brune (les sols), la construction d’immeubles à biodiversité positive, le développement de nouveaux espaces de biodiversité, la participation à la résilience urbaine et l’adaptation du territoire au changement climatique, le renforcement de la végétalisation de la ville et le recours aux espèces végétales d’Ile-de-France. Le plan a permis de créer de nouveaux espaces favorables aux espèces sauvages : création de mares, extension et création d’espaces verts, gîtes et abris pour la faune sauvage. Il a également limité certaines pressions, notamment en réduisant la pollution lumineuse. Le plan a également permis de renforcer les actions partenariales et de préserver la biodiversité existante avec le Plan arbre et le Plan local d’urbanisme bioclimatique, adoptés respectivement en octobre 2021 et en juin 2023.

Contribution des Parisiens

Jusqu’au 31 janvier 2024, les Parisiens ont pu participer à une consultation publique et poster leurs idées pour l’élaboration du prochain Plan Biodiversité 2024-2030. Ce plan sera adopté au Conseil de Paris au début de l’année 2025. Novices ou experts en matière de biodiversité, les Parisiens ont pu répondre à un questionnaire en ligne et soumettre leurs idées pour préserver la biodiversité de Paris. Des institutions ainsi que des acteurs économiques et sociaux ont également été consultés : Agence Parisienne du climat, Office Français de la Biodiversité, bailleurs sociaux, etc. Des contributions d’acteurs associatifs ont également été enregistrées : Ligue de Protection des Oiseaux, Association pour la protection des animaux sauvages, etc. Au total 859 réponses ont été enregistrées avec une sur représentativité des 30-59 ans. La majorité d’entre eux indique ne pas suffisamment être informée sur la biodiversité à Paris. Ils identifient 3 actions prioritaires pour préserver les espèces animales : renforcer la végétation pour relier les espaces verts entre eux, réduire l’éclairage pour ne pas perturber la vie nocturne des espèces, planter des haies, les lieux de refuge des oiseaux. Le 3 actions prioritaires pour laisser plus de plantes sauvages en ville sont semer des prairies sauvages dans tous les parcs et sur les talus du boulevard périphérique, créer de nouveaux habitats à caractère naturel (prairie, pelouse, friche herbacée) et planter plus de haies. Pour préserver les sols, les répondants votent massivement pour débitumer, généraliser la gestion écologique, stopper l’artificialisation. Pour protéger la vie aquatique et renforcer les milieux humides, ils préconisent de végétaliser les berges et quai de la seine et des canaux, rouvrir la Bièvre, créer de nouvelles mares végétalisées dans les parcs et jardins. Pour gérer les ressources en eau les trois actions prioritaires recensées sont le déploiement de récupérateurs d’eau de pluie, la végétalisation au pied des arbres, la désimperméabilisation. Pour accompagner la gestion écologique du bâti, ils recommandent de profiter des travaux sur façades et toitures et/ou réaliser des aménagements favorables à la biodiversité, végétaliser les murs, toitures et cours d’immeubles et proposer un accompagnement par un conseiller environnement/écologue.

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