Biodiversité : une politique de l’arbre ambitieuse pour Saint-Quentin-en-Yvelines

Publié le 23/12/2024
Biodiversité : une politique de l’arbre ambitieuse pour Saint-Quentin-en-Yvelines
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Dans le département des Yvelines, la communauté d’agglomération de Saint-Quentin-en-Yvelines a mis en place des actions ciblées pour répondre aux enjeux du changement climatique, en renforçant la qualité de vie de ses habitants grâce à une approche de transition écologique globale. La communauté d’agglomération met en œuvre de nombreuses actions autour de l’arbre pour adapter la ville au climat de demain.

À l’ouest de Versailles, la communauté d’agglomération de Saint-Quentin-en-Yvelines regroupe douze communes : Coignières, Élancourt, Guyancourt, La Verrière, Les Clayes-sous-Bois, Magny-les-Hameaux, Maurepas, Montigny-le-Bretonneux, Trappes, Plaisir, Villepreux et Voisins-le-Bretonneux. Les arbres jouent un rôle crucial dans l’aménagement de ce territoire. Ils participent pleinement à la politique de gestion durable mise en place pour faire de la communauté d’agglomération un territoire résilient. Les arbres aident à lutter contre le phénomène de surchauffe urbaine en offrant de l’ombrage et en régulant le climat urbain.

Une ville conçue sur une trame verte

Dans les années 1960, il est décidé de créer plusieurs villes nouvelles, pour faire face au développement rapide de l’agglomération parisienne. Le site alors très peu urbanisé de Saint-Quentin, à l’ouest de Paris, est choisi pour y implanter une de ces cités nouvelles. L’objectif des concepteurs et des élus consiste dès le départ à concevoir une ville valorisant les éléments naturels de ce site : parcs, étangs, forêts, rivières, espaces naturels et bois. Très vite, ils imaginent une trame verte reliant les quartiers par des espaces verts, des parcs et des espaces boisés. De nombreuses espèces animales et végétales ont besoin de se déplacer au cours de leur cycle de vie, pour se nourrir, se reproduire, s’adapter au climat. L’urbanisation, les infrastructures de transport comme les routes et les voies ferrées, les barrages sur les cours d’eau, l’agriculture et la foresterie intensive ou encore la pollution lumineuse ou sonore, réduisent la surface des espaces naturels et les fragmentent, limitant ainsi les possibilités de déplacement des espèces. La trame verte permet de préserver un réseau de continuités écologiques pour assurer le cycle de vie de ces espèces animales et végétales.

Une place de choix accordée à l’arbre en ville

Les arbres tiennent un rôle fondamental dans une stratégie de durabilité environnementale. Ils permettent d’améliorer le bien-être de ses habitants en contribuant à un meilleur cadre de vie et de santé. La végétalisation améliore ou renforce l’attractivité du territoire. L’arbre en ville est un atout clé pour la construction d’une résilience face aux effets du changement climatique. Sa présence permet en outre d’augmenter la capacité de séquestration de carbone. Ces arbres, grâce notamment aux forêts urbaines, permettent aussi de constituer des îlots de fraîcheur et d’adapter la ville au réchauffement climatique. Champignons, papillons, oiseaux, petits mammifères qui y nichent, s’y reproduisent : les arbres sont des réservoirs de biodiversité. Dès la conception des voiries, les aménageurs réservent sur les grands axes des emprises de 2 à 9 mètres de large pour des arbres d’alignement. Tilleuls, érables, platanes, etc. : de 1980 à 2010, 500 arbres de voirie sont plantés en moyenne chaque année. Sur les 43 000 arbres de voirie, 17 000 sont plantés en alignement et 26 000 sont plantés sur les talus sous la forme de massifs accompagnant les grandes voies de circulation.

L’arbre et ses contraintes urbaines

À mesure que les arbres poussent, les nécessités d’arbitrage se multiplient entre les besoins de la ville et les besoins des arbres. À la fin des années 1990, les arbres les plus vigoureux prennent de l’ampleur et deviennent gage de la qualité du paysage urbain de Saint-Quentin-en-Yvelines. Mais 20 % des arbres sont chétifs et poussent de moins de 20 cm par an. Beaucoup d’arbres plafonnent à 15 mètres de trottoir, peinant à s’enraciner en profondeur. En moyenne chaque arbre du territoire dispose de 4 à 12 mètres carrés de terre végétale. Un arbre majestueux a besoin de 4 à 5 fois cette emprise. Dans le meilleur des cas, il reste de taille modeste, 10 à 15 mètres, et est fragilisé. Plus de 10 % de ces arbres sont plantés à moins de 7 mètres d’une façade et doivent subir des tailles fréquentes pour contenir leur volume.

Des arbres remarquables

Leur âge, leur dimension, leur forme, leur passé ou encore leur histoire, permettent de qualifier de remarquables certains arbres ou groupes d’arbres. En 2024, Saint-Quentin-en-Yvelines a procédé à la plantation de 12 arbres remarquables dans chacune des communes de l’agglomération. Un cyprès chauve a été planté à proximité de l’étang du Val Favry, à Coignières. Un tulipier de Virginie a été planté au niveau du mail de l’Aqueduc, à Plaisir, et un métaséquoia de Chine embellit désormais le bassin de la Courance, à Maurepas. Cette démarche vise à valoriser l’arbre en ville et ses vertus sur le climat, la biodiversité et la régulation de l’eau. Ces arbres ont été choisis en fonction des caractéristiques spécifiques de chaque site, garantissant ainsi leur adaptation optimale aux conditions de sol et de climat propres à leur lieu de plantation. Pour garantir le succès de cette initiative, des moyens techniques spécifiques ont été déployés. Chaque arbre sera équipé de six sondes tensiométriques, mesurant en continu le taux d’humidité du sol. Ce suivi technique et pointilleux sera maintenu pendant cinq ans, assurant une surveillance continue et une adaptation aux besoins évolutifs de chaque arbre pour son bon ancrage.

Une charte de l’arbre

La communauté d’agglomération fait de son patrimoine arboré une priorité. Saint-Quentin-en-Yvelines préserve son patrimoine arboré en s’appuyant sur une charte de l’arbre. Celle-ci préconise une gestion durable par des interventions volontairement limitées et espacées comme la taille raisonnée, qui respecte la physiologie des arbres et de leur maintien en bonne santé. La taille raisonnée permet de conserver l’esthétique de l’arbre, son bon état de santé, tout en augmentant son espérance de vie et en réduisant les risques sécuritaires. Cependant, des abattages sont parfois nécessaires pour garantir la sécurité des habitants : arbre mort, fissures et cavités importantes, champignon, etc. Saint-Quentin-en-Yvelines travaille à l’élaboration d’un Plan Canopée, une stratégie ambitieuse de préservation et de développement du patrimoine arboré. Sélection d’essences adaptées, entretien et protection des arbres existants et leur renouvellement pour garantir leur santé et leur longévité, augmentation de la couverture arborée : ce plan comprend plusieurs objectifs et actions concrètes pour faire de Saint-Quentin-en-Yvelines un territoire résilient.

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