Grand Paris Seine Ouest : réservoir de biodiversité

Publié le 17/12/2024
Grand Paris Seine Ouest : réservoir de biodiversité
Kevin Nirsimloo/AdobeStock

Dans les Hauts-de-Seine, la protection de la biodiversité est au programme via des actions de préservation de sa faune et de sa flore, ainsi que la Trame Verte et Bleue qui assure aux espèces vivantes une continuité des espaces naturels.

L’établissement public territorial Grand Paris Seine Ouest (GPSO) comprend 8 villes de l’ouest parisien : Boulogne-Billancourt, Chaville, Issy-les-Moulineaux, Marnes-la-Coquette, Meudon, Sèvres, Vanves et Ville-d’Avray. À lui seul ce territoire regroupe 320 000 habitants des Hauts-de-Seine. Avec 39 % de son territoire couvert d’espaces verts et de forêt, Grand Paris Seine Ouest (GPSO), est le véritable poumon vert du Grand Paris. Fort de ce patrimoine vert particulièrement significatif, Grand Paris Seine Ouest (GPSO) mène une politique de protection de la biodiversité ambitieuse sur son territoire. Cette action d’envergure pour protéger un cadre de vie exceptionnel et enrayer la perte de biodiversité inscrite dans l’axe 2 de l’Agenda 21 « préserver l’environnement et le cadre de vie », ainsi que dans le projet d’agglomération, s’est traduite par l’élaboration du réseau écologique du territoire : le schéma de Trame Verte et Bleue. Grand Paris Seine Ouest est aujourd’hui la première communauté d’agglomération de France labellisée par le ministère de l’Écologie pour sa stratégie globale de préservation de la nature et de la biodiversité.

Protéger et développer le patrimoine arboré

Sur le territoire de Grand Paris Seine Ouest, on recense 23 000 arbres, dont de nombreux arbres remarquables, exceptionnels pour leur rareté, leur valeur historique ou leur dimension. Afin d’augmenter le patrimoine durable, le Conseil départemental a commencé une politique d’arbres majeurs consistant à planter des arbres isolés sur des terrains départementaux et destinés à devenir les arbres « remarquables » de demain. Deux arbres majeurs ont été plantés sur le territoire de Grand Paris Seine Ouest : le chêne chevelu de Bourgogne du rond-point de l’avenue de Verdun à Meudon, situé en face du siège de Grand Paris Seine Ouest et l’euodia de Chine localisé à Boulogne-Billancourt, devant le mur pignon d’un bâtiment, à l’angle de la rue Gallieni et de l’avenue André Morizet, à 200 mètres de l’Hôtel de Ville. Ce patrimoine arboré est en perpétuelle évolution. Les arbres sont sujets aux aléas climatiques, à la pollution de l’air et du sol, aux blessures générées par l’activité urbaine. Outre des mesures de prévention, environ 1 % des arbres sont renouvelés chaque année, soit environ 300 sujets.

Deux forêts domaniales remarquables, réservoirs naturels de biodiversité

Outre les arbres situés dans les squares, jardins et parcs, ce patrimoine arboré est en grande partie constitué d’arbres d’alignement le long des voies comme à Boulogne-Billancourt et Issy-les-Moulineaux. Le territoire comporte également un patrimoine forestier significatif notamment forestier à Meudon et Ville-d’Avray. Les forêts domaniales de Meudon et de Fausses-Reposes, sur le territoire de Grand Paris Seine Ouest, sont les plus grandes du département des Hauts-de-Seine. La forêt de Meudon s’étend sur 50 % du territoire de la ville de Meudon, et couvre une partie des villes de Sèvres et Chaville. La forêt de Fausses-Reposes s’étend sur la moitié des villes du territoire de Grand Paris Seine Ouest : Marnes-la-Coquette, Ville d’Avray, Sèvres et Chaville. Ces deux forêts domaniales sont surtout plantées de châtaigniers, chênes sessiles et pédonculés, hêtres, bouleaux verruqueux, érables sycomores, aulnes glutineux et charmes communs… La forêt de Meudon qui recense pas moins de 7 étangs abrite un grand nombre d’espèces animales dont certaines sont rares ou menacées d’extinction. On y recense près d’une trentaine de mammifères et près d’une dizaine d’espèces de chauve-souris, et d’espèces d’amphibiens, plusieurs espèces de libellules et de coléoptères. Les oiseaux y sont particulièrement nombreux : hérons cendrés, grèbes huppés, foulques, cormorans, canards col-verts, martins- pêcheurs, sitelles, pic-noirs, pics-mars, pics-épeiches, mésanges charbonnière, pouillots-siffleurs, bruant jaune, etc. L’ancienne forêt royale de Fausses-Reposes abrite plusieurs étangs et comporte 5 mares et de nombreux fossés ou se développent joncs et flores aquatiques. Elle accueille crapauds, tritons, chevreuils, martres, hermines, écureuils roux, renards et de nombreuses espèces d’oiseaux : corneilles, pies, choucas, geais, pics-épeiches, sitelles, buses, faucons, crécelles, chouettes hulottes, chouettes effraies, chardonnerets, mésanges, troglodytes, rouges-gorges…

Des mesures spécifiques pour les batraciens de la forêt de Meudon

Grand Paris Seine Ouest engage des actions de partenariat ou poursuit des initiatives originales pour protéger et valoriser les espèces sur son territoire et leur permettre de réinvestir la ville. Le crapaud commun (Bufo bufo) et la grenouille rousse (Rana temporaria) sont 2 espèces d’amphibiens de l’ordre des anoures. Ces 2 espèces, protégées au niveau national, sont présentes en forêt de Meudon. Elles ont la particularité de passer l’essentiel de leur temps en forêt et de se reproduire dans les mares et étangs forestiers au tout début du printemps, dès que les températures dépassent une dizaine de degrés. La circulation automobile sur les routes forestières peut provoquer une véritable hécatombe lors de la migration nuptiale, atteignant près du quart de la population totale. Pour permettre le maintien de ces espèces sur le site, Grand Paris Seine Ouest, en partenariat avec l’Office national des Forêts et la ville de Meudon, procède à la fermeture de la route des Étangs en forêt de Meudon pendant la migration des batraciens qui se déroule de mi-février à la fin mars. On décompte jusqu’à 27 000 crapauds et 13 000 grenouilles qui migrent durant la période hivernale. Ce type de mesure se révèle stratégique pour assurer le maintien de la biodiversité dans nos espaces forestiers. En un siècle la forêt de Meudon a perdu la moitié de ses espèces de batraciens.

Les berges de la Seine réservoir de biodiversité

La Seine traverse le territoire de Grand Paris Seine Ouest (GPSO), qui bénéficie d’environ 11 kilomètres de berges. Ces rives sont un corridor écologique pour la biodiversité. Les berges de Seine sont jalonnées d’aulnes glutineux, d’iris des marais, d’aristoloches clématites ou de laîches des marais… Elles présentent un fort potentiel d’accueil pour toutes les espèces floristiques et faunistiques liées aux milieux humides et aux eaux courantes. On y recense actuellement plus de 30 espèces de poissons d’eau douce à ce jour, ainsi que de nombreux insectes aquatiques, dont une dizaine d’espèces de libellules. C’est également une zone de nidification de l’avifaune, notamment pour le martin-pêcheur, une espèce protégée.

Des essences peu communes composent également le paysage urbain, comme les oliviers marquant plusieurs ronds-points d’Issy-les-Moulineaux et une collection de bambous à Boulogne-Billancourt répartie sur plusieurs squares. Les roses occupent une place de choix, notamment avec les roseraies du parc de la Ferme et du jardin de la Cour d’Honneur à Issy-les-Moulineaux, sans oublier celles du square Carrier-Belleuse à Sèvres et du jardin français du musée Albert Kahn à Boulogne-Billancourt.

Ruches et insectes pollinisateurs

Abris artificiels accueillant les colonies d’abeilles, les ruches sont depuis le début du siècle de nouvelles composantes des parcs. Le rôle pollinisateur des abeilles confère à ces insectes hyménoptères le statut d’hôtes essentiels des jardins. Considérées comme les « sentinelles de l’environnement », elles ont aussi un rôle à jouer en milieu urbain, en particulier pour la sauvegarde de la biodiversité. Véritable partenaire privilégié du jardinier, l’abeille butine les fleurs et en récolte le nectar pour le transformer en miel. Plusieurs ruches sont installées dans des parcs de Grand Paris Seine Ouest. Détenteurs d’un véritable savoir-faire, des apiculteurs sont en charge de leur entretien et de la récolte du miel. Isolées du public pour des raisons de sécurité, toutes ces ruches sont cependant facilement visibles et sources d’intérêt de la part du public et souvent au cœur d’animations.

Trame Verte et Bleue

La Trame Verte et Bleue permet de préserver la biodiversité en assurant aux différentes espèces de la faune et de la flore une continuité des espaces naturels indispensables à leurs développements et à leurs déplacements. Cette démarche vise à maintenir et à reconstituer un réseau d’échanges pour que les espèces animales et végétales puissent comme l’homme, circuler, s’alimenter, se reproduire, se reposer… et assurer ainsi leur cycle de vie. La Trame Verte et Bleue, en rétablissant un maillage des écosystèmes à l’échelle de la région, de la nation ou de l’Union européenne, constitue une réponse à la fragmentation des espaces naturels. Elle doit permettre les échanges d’espèces et un brassage génétique des populations susceptibles d’atténuer l’érosion actuelle des écosystèmes. Au-delà de ces aspects, la Trame Verte et Bleue doit favoriser un aménagement durable des territoires. Elle doit permettre de réconcilier les activités humaines et la protection des milieux naturels et favoriser la prise en compte de la biodiversité dans l’ensemble des activités économiques. Elle devrait aussi améliorer la qualité et la diversité des paysages et donc le cadre de vie, particulièrement dans les espaces urbanisés où la reconstitution d’un maillage d’espaces naturels ou semi-naturels devrait faire évoluer le paysage.

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