Réduction des émissions de gaz à effet de serre : les ambitions de la COP départementale de l’Essonne

Publié le 12/11/2024
Réduction des émissions de gaz à effet de serre : les ambitions de la COP départementale de l’Essonne
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Face aux conséquences des crises climatiques et de la biodiversité qui ont des retombées très concrètes sur le territoire essonnien, le département se mobilise. Dans le cadre de la COP départementale d’Île-de-France, le département de l’Essonne a convié les acteurs locaux pour réfléchir ensemble aux moyens concrets afin de mettre en œuvre une vraie politique de transition écologique.

La première COP départementale d’Île-de-France a eu lieu en juillet 2024 en Essonne. À la présidence de cette COP91, Alain Castanier, préfet délégué à l’égalité des chances de l’Essonne et Nicolas Méary, vice-président en charge de la biodiversité et de la transition écologique du département de l’Essonne. Plus de 150 acteurs du territoire, dont le rôle est essentiel pour réussir la transition écologique (collectivités, syndicats d’énergie, agences de l’État, énergéticiens, entreprises, associations… ) ont participé à la COP91.

Le rôle stratégique du département dans la transition écologique

« En tant que chef de file des politiques de solidarités humaines et territoriales, le département est un acteur légitime pour porter la transition écologique », a rappelé Nicolas Méary, lors du vote d’une nouvelle stratégie de transition écologique pour la période 2023-2030. Dans la continuité de l’action volontariste du département dans ce domaine, l’Essonne a opté pour une stratégie de transition écologique ambitieuse pour la prochaine décennie, le Plan Eco-Ambition 91, « pour aller plus vite et plus fort sur ces sujets ». Le défi est « gigantesque et les objectifs extrêmement ambitieux », conclut le vice-président en charge de la biodiversité et de la transition écologique du département de l’Essonne. Rappelons qu’en termes d’émissions de gaz à effet de serre, le territoire de l’Essonne génère plus de 5 800 ktCO2, soit des émissions de gaz à effet de serre de l’ordre de 4,5 t CO2 par habitant. La séquestration carbone est, quant à elle, de l’ordre de 9185 tCO2/an. Cela représente 15 % du bilan global du territoire d’après le Rapport Développement Durable 2023, publié par le département.

Une feuille de route ambitieuse

À l’horizon 2030, le département s’est fixé un certain nombre d’objectifs :

• 40 % d’émissions de gaz à effet de serre en moins par rapport à 1990, conformément à la stratégie nationale bas carbone

• 40 % d’énergie consommée en moins au niveau du département par rapport à une année de référence entre 2010 et 2020

• Contribuer à emmener le territoire essonnien dans la stratégie des aires protégées pour atteindre les objectifs de la COP 15 de 30 % d’aires protégées

• 50 % d’espaces consommés en moins en vue d’atteindre le Zéro Artificialisation Nette (ZAN) en 2050, conformément aux objectifs de la loi Climat et résilience.

La stratégie de transition écologique se décline sur 6 axes :

• la réduction de l’empreinte carbone de l’Essonne,

• la préservation de la biodiversité du territoire,

• l’adaptation des politiques publiques départementales,

• l’exemplarité du département,

• l’accompagnement des acteurs du territoire face au changement climatique,

• la mobilisation des Essonniens.

15 actions-clés ont été identifiées parmi lesquelles une augmentation de 75 % des Espaces Naturels Sensibles (ENS) aménagés, la lutte contre les passoires énergétiques, un engagement massif pour la production d’énergie renouvelable, la sensibilisation des élèves essonniens aux enjeux du changement climatique et de la biodiversité, l’adoption d’un « budget vert » chaque année ou l’ouverture quatre sites de baignade dans la Seine et de quatre autres sites dans les autres cours d’eau du département.

Un contexte d’urgence

Le dernier rapport du GIEC est venu rappeler que les émissions de gaz à effet de serre dues aux activités humaines réchauffent le climat à un rythme sans précédent. La température de la surface du globe terrestre a augmenté d’1,1 degré par rapport à la période préindustrielle. Quels que soient les scénarios retenus, pour le GIEC le réchauffement de la planète atteindra 1,5 °C dès le début des années 2030. Limiter ce réchauffement à 1,5 °C et 2 °C n’est possible qu’en accélérant et en approfondissant dès maintenant la baisse des émissions afin de ramener les émissions mondiales nettes de CO2 à zéro et réduire fortement les autres émissions de gaz à effet de serre. Le dernier rapport du GIEC souligne, en outre, l’augmentation des risques : vagues de chaleur, précipitations extrêmes, sécheresses, fonte de la cryosphère, changement du comportement de nombreuses espèces pour un même niveau de réchauffement par rapport à ses précédentes conclusions. Les risques climatiques et non climatiques vont s’aggraver et se multiplier, ce qui rendra leur gestion plus complexe et difficile.

La convergence de plusieurs volontés

Dans ce contexte d’urgence climatique, la COP 91 correspond tout à la fois à la nécessité de répondre aux exigences de l’État et la Région Île-de-France, et du calendrier fixé pour atteindre les objectifs sur lesquels la France s’est engagée : diminuer de 55 % les émissions de GES d’ici 2030 par rapport à 1990, en visant l’objectif de la neutralité carbone et à celles des principaux acteurs du département, maires, élus locaux, associations, entreprises, partenaires. Ces derniers disposent des leviers de la transition et sont nombreux à conduire des projets ambitieux sur le territoire essonnien et à avoir la volonté de changer les choses. Quels leviers pour l’amélioration énergétique des bâtiments, pour décarboner les mobilités ? Comment accélérer la production d’énergies renouvelables dans l’Essonne ? Quels leviers pour préserver la biodiversité et les ressources du département ? Autant de questions opérationnelles et concrètes pour le territoire essonniens auxquels les différents membres de la COP91 ont été invités à réfléchir. De juillet à octobre 2024, les débats se poursuivent pour recenser les nouvelles actions ou envisager de massifier les actions déjà entreprises. La feuille de route définitive est attendue prochainement.

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