Le DIU Protection des majeurs à l’université Panthéon-Assas (Paris 2) ouvre ses portes
Le DIU Protection des majeurs à l’université Panthéon-Assas (Paris 2) ouvre ses portes.
Les personnes vulnérables qui bénéficient d’une mesure de protection juridique doivent faire face à des difficultés hétérogènes dont la prise en charge relève d’une approche pluridisciplinaire. Les juristes qui consacrent une partie importante de leur activité à la protection des majeurs (juges des contentieux de la protection, greffiers, avocats, notaires, mandataires judiciaires à la protection des majeurs, travailleurs sociaux…) sont inévitablement et très régulièrement confrontés à des questions de santé.
De la même manière, beaucoup de médecins et de personnes travaillant dans des EHPAD ou des hôpitaux sont fréquemment appelés à mettre en œuvre des dispositions légales ou réglementaires intéressant la protection des majeurs et à assurer le respect des droits reconnus aux personnes sous tutelle, sous curatelle, sous sauvegarde de justice ou qui bénéficient d’une habilitation familiale ou d’un mandat de protection future.
La protection des majeurs impose donc souvent à des professionnels du monde médical et à des juristes de travailler ensemble. Elle rend même nécessaire un dialogue constant des acteurs chargés de la protection. Or la collaboration entre ces praticiens venus d’horizons différents est souvent délicate car les uns ne connaissent pas assez les règles juridiques applicables, tandis que les autres ignorent souvent presque tout des pathologies et autres handicaps susceptibles de justifier la mise en place d’une mesure de protection. Ni la loi ni les règlements n’instaurent de partenariat ni de communication entre les personnes qui interviennent dans la mise en œuvre des mesures de protection.
Or cette situation apparaît contraire à l’intérêt des personnes vulnérables.La formation dont la création est envisagée aurait un double objectif. Elle devrait d’abord permettre aux juristes et aux professionnels du monde médico-social d’acquérir des connaissances fondamentales dans un domaine qui leur est souvent étranger: les premiers recevraient une formation de nature médicale, tandis que les seconds découvriraient le droit. Le second objectif serait d’initier les étudiants à une approche pluridisciplinaire des problèmes que pose la protection des majeurs. Des médecins et des juristes seraient ainsi invités à travailler ensemble sur des situations pratiques et à réfléchir de concert sur certaines questions théoriques. Cette formation favorise ainsi :
– la découverte par les étudiants de disciplines qu’ils ne pratiquent pas et qui intéressent le dispositif de protection ;
– le développement d’un dialogue entre les acteurs qui interviennent auprès de majeurs protégés ;
– l’émergence d’un socle de principes de fonctionnement communs aux différentes disciplines dans la prise en charge de la personne vulnérable.
Effectif attendu
La formation cible un effectif d’environ 20 inscrits pour l’année 2020-2021, puis d’environ 30 étudiants par an.
Conditions d’accès
La formation est principalement destinée à des médecins, des magistrats, des greffiers, des avocats, des notaires et des mandataires judiciaires à la protection des majeurs.Elle sera toutefois également ouverte à d’autres personnes, notamment des juristes, des travailleurs professionnels du monde médical. Il suffira donc d’un diplôme de niveau Bac +2 pour déposer un dossier de candidature.