FLASH : Le conseil d’État annule le décret de dissolution des Soulèvements de la Terre

Publié le 09/11/2023

Par un arrêt un 9 novembre, le Conseil d’État a annulé le décret de dissolution des Soulèvements de la Terre. En revanche, il a validé les trois autres dissolutions examinées lors de la même audience du 27 octobre. 

Façade du Conseil d'Etat
Photo : ©AdobeStock/Pixarno

Le juge des référés avait suspendu le décret de dissolution des Soulèvements de la Terre, le Conseil d’État vient d’annuler ce dernier à l’issue de son examen du dossier au fond. Pourtant, le rapporteur avait conclu pour sa part au rejet des requêtes, alléguant notamment du fait « qu’aucune cause ne justifie de porter atteinte à l’ordre public ». Lors de leurs plaidoiries, les avocats avaient soutenu l’idée qu’il existait une place pour les actions radicales, lorsque la cause le justifiait et à condition qu’il ne s’agisse que de dommages limités aux biens.

Dans son arrêt, le Conseil d’État commence par relever l’absence de provocation à la violence contre les personnes, tout en prenant acte d’une certaine complaisance pour relayer  « des images ou des vidéos d’affrontements de manifestants avec les forces de l’ordre ». Même le fait qu’à Sainte-Soline des policiers aient été blessés par des personnes se réclamant des SVT ne constitue par une provocation imputable au groupement.

En revanche, il y a bien des provocations à des violences contre les biens. À ce stade, le Conseil d’État prend soin de préciser :

« Si le groupement soutient que ces prises de position participeraient d’un débat d’intérêt général sur la préservation de l’environnement et s’il en revendique la portée « symbolique », ces circonstances sont, par elles-mêmes, sans incidence sur leur qualification de provocation à des agissements violents contre les biens ».

De tout cela, il déduit « que l’auteur du décret a pu légalement estimer que les agissements du groupement de fait « Les Soulèvements de la Terre » entraient dans le champ des dispositions du 1° de l’article L. 212-1 du code de la sécurité intérieure au titre de la provocation explicite et implicite à des agissements violents contre les biens ».

Mais il conclut toutefois que la dissolution des SVT est disproportionnée au regard de la « portée réelle de ces provocations » mesurées à l’aune de leurs effets et rappelle qu’une mesure de dissolution porte une atteinte grave à la liberté d’association, principe fondamental reconnu par les lois de la République.

En revanche, il a considéré « que les dissolutions du Groupe Antifasciste Lyon et Environs, de l’Alvarium et de la Coordination contre le racisme et l’islamophobie sont adaptées, nécessaires et proportionnées à la gravité des troubles susceptibles d’être portés à l’ordre public ».

 

 

Les décisions sont accessibles ici

À lire sur le même sujet notre compte-rendu de l’audience du 27 octobre.

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