Chelles : Les deux mineurs qui fuyaient la police sont morts

Publié le 10/12/2023 à 19h41

En conférence de presse dimanche, le procureur de Meaux a fourni les premiers éléments de l’enquête ouverte après la mort d’un des mineurs engagés dans une course-poursuite avec des policiers. « Il n’apparaît pas en l’état qu’il y ait eu un choc entre le véhicule de la BAC et le scooter », a précisé le chef du parquet. Ce soir, il nous a informés que le deuxième jeune homme est décédé.  

Chelles : Les deux mineurs qui fuyaient la police sont morts
Image d’illustration (©AdobeStock)

 Le drame a coûté la vie à deux jeunes gens de 17 ans, d’abord le passager du 125 cm3, deux-roues que le conducteur du même âge conduisait sans permis. Ce dernier, dont le pronostic vital était engagé, a succombé à ses blessures ce 10 décembre, a appris AJ auprès de Jean-Baptiste Bladier, le procureur de la République à Meaux (Seine-et-Marne). En début de week-end, il avait ouvert deux enquêtes du chef de refus d’obtempérer, l’une confiée au commissariat de Chelles-Villeparisis, l’autre d’homicide et de blessures involontaires que conduira l’Inspection générale de la police nationale (IGPN) de Paris. Ce service sera désormais chargé des deux homicides involontaires.

A l’origine de l’accident qui s’est produit vendredi vers 23 heures, et dont l’issue fatale a été révélée samedi, un feu rouge grillé à Neuilly-sur-Marne (Seine-Saint-Denis) sous les yeux d’un équipage de la BAC (brigade anti-criminalité). Les policiers souhaitent dès lors contrôler le pilote du scooter de 125 cm3 ; ils enclenchent le gyrophare et le klaxon deux-tons. Face au refus du conducteur de s’arrêter, ils suivent l’engin qu’occupent les jeunes gens. Ceux-ci continuent leur route sur deux kilomètres jusqu’à arriver à Chelles (Seine-et-Marne). Une deuxième patrouille intervient en renfort ; l’un des agents est équipé d’une caméra en fonction qui aide l’IGPN dans ses investigations.

Coincés sous la voiture

« Parvenu sur cette commune, le conducteur a tenté d’éviter des véhicules stationnés à un feu rouge », explique le magistrat. Pour cela, « il a changé de voie devant la voiture de la BAC et, perdant de l’adhérence sur la route mouillé, il s’est encastré sous une automobile à l’arrêt au feu tricolore ». Les jeunes se retrouvent coincés sous la voiture, le scooter vole à plusieurs mètres. « Le passager a perdu son casque sous la violence du choc », explique M. Bladier. Les fonctionnaires de la BAC leur portent secours, pompiers et SAMU les rejoignent. Polytraumatisés et en arrêt cardiaque, les mineurs sont hospitalisés à Paris. Samedi matin, le passager décède. Et dimanche, son ami qui conduisait.

Selon les premiers éléments qu’ont révélés les déclarations, les images de vidéosurveillance de la ville de Chelles, l’enregistrement de la caméra du policier, « il semblerait qu’il n’y ait eu aucun contact entre le scooter et le véhicule de la BAC », ajoute le procureur, quand bien même le conducteur du deux-roues se serait rabattu vers lui pour contourner les automobilistes à l’arrêt. « Manifestement, le scooter ne leur appartenait pas, précise M. Bladier,  le conducteur était inconnu des services de police et le passager avait trois antécédents judiciaires. Peut-être est-ce l’absence de permis qui a justifié sa fuite, ce point reste à éclaircir.

Aujourd’hui, « les enquêteurs ont reçu le témoignage spontané de deux automobilistes ne se connaissant pas et qui ont assisté aux faits. Ces deux personnes ont attesté ne pas avoir constaté de contact matériel entre le véhicule de la BAC et le scooter », confirme dimanche le chef du parquet.

Depuis la mort de Nahel à Nanterre (Hauts-de-Seine), mardi 27 juin, lors d’un contrôle routier, les autorités redoutent la survenue d’émeutes quand de tels faits se produisent. Les forces de l’ordre ont fait preuve de vigilance durant tout le week-end, particulièrement en Seine-et-Marne.

 

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