TJ de Nanterre : « Vous comprenez qu’il vient de déclencher un incendie dans un immeuble d’habitation la nuit ? »

Publié le 02/02/2024
TJ de Nanterre : « Vous comprenez qu’il vient de déclencher un incendie dans un immeuble d’habitation la nuit ? »
sandsun/AdobeStock

Une banale histoire de rivalité à Asnières-sur-Seine (92) a failli virer au drame, après un feu déclenché sur le balcon d’un appartement par vengeance. L’une des familles, toujours pas relogée, était présente à l’audience afin de comprendre le déroulé des événements.

L’un apparaît dans le box des accusés escorté par deux agents, l’autre se lève des bancs de la 18e chambre correctionnelle du tribunal judiciaire de Nanterre et vient prendre place devant son avocate. Devant les deux jeunes hommes, des membres de la famille C. prennent place, deux jeunes femmes et leur père, ainsi qu’un autre homme venu seul, convoqué comme victime.

Dans le box, Mehdi* est accusé de dégradation par le feu, tandis que Vladimir* est jugé pour les mêmes faits, qui ont eu lieu dans la nuit du 8 au 9 août 2022 à Asnières-sur-Seine. L’audience doit notamment déterminer si ce dernier, à peine 20 ans, s’est rendu complice en amenant Mehdi sur les lieux des faits et s’il avait connaissance de ses intentions.

« J’ai compris qu’il allait faire un truc »

Depuis ce 8 août, l’appartement de la famille C. est toujours inhabitable, le balcon et les chambres ayant été complètement détruites par les flammes, ainsi que tout ce qu’elles contenaient. Les prélèvements ont montré deux zones de départ de feu et sont sans appel : il s’agit d’une intervention humaine délibérée.

La police s’est d’abord intéressée à S., membre de la famille C. connu défavorablement de leurs services. Au moment de l’incendie, il venait d’être placé en garde-à-vue en raison d’une série de vols mais aussi de dégradations, notamment au domicile de la famille de Mehdi. Le 8 août au matin, S. s’y est présenté avec une batte de baseball et un couteau, a jeté des projectiles, cassant une fenêtre et endommageant plusieurs vitres et volets. En garde-à-vue, il a déclaré vouloir en découdre avec Mehdi. Une brouille entre les deux jeunes hommes est-elle à l’origine de cet incendie ?

En contrebas de l’appartement des C., les policiers ont trouvé un iPhone. D’après l’investigation, ce portable appartenait à un membre de la famille de Mehdi et la conversation sur Instagram était celle d’un pseudonyme rattaché à ce dernier, qui a contacté Vladimir à plusieurs reprises, ainsi que sa sœur. La vidéosurveillance ainsi que la géolocalisation montrent que les deux hommes se sont trouvés à proximité des lieux de l’incendie dans la nuit, avec le véhicule de Mehdi.

Vladimir a été interpellé le 14 septembre et placé en garde-à-vue, tandis que Mehdi se trouvait encore au Maroc, où il est parti juste après l’incendie. Vladimir a alors expliqué que Mehdi « avait la haine » contre S. et qu’ils s’étaient rendus sur place pour le trouver. Vladimir est resté dans sa voiture pendant que Mehdi s’introduisait dans l’immeuble où résidait la famille C. « J’ai compris qu’il allait faire un truc, il m’a dit qu’il avait brûlé le balcon du mec qu’on cherchait ».

Juste après l’incendie, les deux hommes se sont rendus à Amsterdam avant que Mehdi ne s’envole vers le Maroc depuis l’aéroport de Bruxelles. Le 24 octobre 2022, Mehdi a été interpellé. Dans son portable, les enquêteurs ont découvert qu’il cherchait à se procurer une arme de poing et des munitions. Ce n’est qu’en février 2023 qu’il a finalement reconnu être l’auteur de l’incendie, dans un esprit de vengeance après ce qu’avait fait S. au domicile de sa famille. Il a aussi reconnu être parti juste après les faits à Amsterdam. Il s’est dit prêt à assumer les conséquences de ses actes.

« Tout est brûlé, tout ce que j’avais ! »

C’est une des sœurs de la famille C. qui se présente à la barre pour raconter la terrible nuit du 8 août 2022 : « On s’apprêtait à aller se coucher quand on a vu quelque chose en feu sur le balcon. J’étais en panique, ça s’est enflammé rapidement, on a réveillé ma mère, on est descendues directement, j’étais pieds nus. » Connaissait-elle le conflit entre son frère S. et Mehdi ? Elle assure seulement en avoir entendu des échos.

– « Vous saviez que votre frère avait des ennuis, que pensez-vous de tout ça ?

– Ces histoires-là, ce sont les siennes. Nous, on est des victimes collatérales.

– Vous êtes inquiète pour la suite ?

– On vit d’hébergement en hébergement. Tout est brûlé, tout ce que j’avais, mon ordinateur, mes cours, mes affaires, mes diplômes.

– Vous avez eu peur ?

– Bien sûr que j’ai eu peur ! Il y a des enfants en bas âge, des personnes âgées dans le voisinage. Ça n’a pas touché que nous, même si on est les principales victimes.

– Avez-vous été relogés ?

– On a fait une demande, mais il n’y a pas de perspectives. On a été relogés les cinq premiers jours et depuis on est livrés à nous-mêmes. On s’est même demandé si on n’allait pas dormir dans la voiture. Je devais passer en licence, mes projets se sont arrêtés pour pouvoir prendre en main les démarches administratives.

– Vous avez un suivi psychologique ?

– On nous en a proposé un le lendemain, mais ensuite, c’est avec nos propres moyens».

Son frère S. est finalement sorti de détention et vit de son côté.

Monsieur D., autre victime présente à l’audience, a été touché par l’incendie qui a rendu son logement inhabitable. Il souhaite se constituer partie civile et que l’auteur « soit lourdement condamné », adresse-t-il à la juge.

« Vous ne pensez pas à partir pour ne pas être associé à ça ? »

Au tour de Vladimir, grand jeune homme à l’air naïf, de se présenter devant la juge. Lui et Mehdi se sont rencontrés quelques mois avant les faits et sont devenus amis. Avec minutie, la juge va tenter de remonter le fil des événements dans un but bien précis, saisir son implication dans l’incendie.

Le soir des faits, les deux amis étaient à Drancy chez les parents de Vladimir. Ils avaient prévu un barbecue et ont commencé la soirée en buvant de la vodka. Mehdi a reçu un appel de sa sœur lui apprenant les méfaits de S. plus tôt dans la journée.

– « Vous ne vous inquiétez pas ? Vous ne posez aucune question ? Il était comment, calme ?

– Il était inquiet. »

Vladimir a pris le volant, ayant bu moins d’alcool que Mehdi. Première escale chez sa sœur où il devait récupérer une valise en vue de son départ prochain pour le Maroc.

– « On a récupéré la valise, il redescend, il me dit qu’il va chercher le mec qui a fait ça. Il est en colère.

– En garde-à-vue, vous avez dit que Mehdi avait la haine, vous étiez plus précis, est-ce qu’il vous a dit ce qu’il comptait faire ?

– Je savais rien du tout ! Oui, il voulait le voir, lui parler…

– Vous voyez la nuance entre vouloir lui parler et vouloir le taper ? Il avait de bonnes ou de mauvaises intentions ?

– Il voulait le taper.

– Vous confirmez que vous saviez que S. était en garde-à-vue ?

– On l’a su une fois qu’on était partis. »

La juge relance du tac-au-tac, tandis que Vladimir s’accroche à sa version.

– « Je ne comprends pas, comment saviez-vous qu’il n’était pas chez lui ?

– Laissez-le finir sa phrase », intervient l’avocate de Vladimir, excédée de voir son client malmené.

La juge reprend : « Ce n’est pas parce que vous ne le voyez pas dans le quartier qu’il n’est pas chez lui ? » Elle poursuit dans la chronologie des événements et s’intéresse à l’achat de Mehdi.

– « Pourquoi avait-il besoin d’aller dans une épicerie ? Le barbecue avait commencé.

– On avait tout à la maison…

– On est bien d’accord, on dit la même chose ! Vous avez dit que la bouteille avec laquelle il revient de l’épicerie ne ressemblait pas à quelque chose à boire.

À la barre, la version de Vladimir fluctue, il n’est plus si sûr… et la juge n’en loupe pas à une miette :

– « Je suis très étonnée, ça ne correspond pas du tout à ce que vous avez dit…

– J’ai pas bien vu…

– Est-ce que ce n’est pas plutôt un produit ménager ? Et vous ne posez toujours aucune question ?

– Je savais pas ce qui allait se passer !

– Vous n’avez pas fait le lien entre cet arrêt et son envie d’en découdre ? Vous l’avez vu sortir avec la bouteille, mettre sa capuche sur la tête, se diriger vers chez les C. ?

– Là j’ai compris qu’il allait faire quelque chose de mal.

– Vous ne pensez pas à partir pour ne pas être associé à ça ?

– Je suis resté. C’était sa voiture, j’avais mon chien, j’avais pas le choix.

– Vous avez dit avoir vu de la fumée.

– C’était le choc, j’étais de dos, je pouvais pas voir.

– Vous avez déclaré l’inverse et maintenant, comme Mehdi, vous dites que l’incendie était invisible au moment de partir. Que vous dit-il à son retour ?

– Qu’il a mis le feu au balcon. J’étais choqué.

– Vous comprenez qu’il vient de déclencher un incendie dans un immeuble d’habitation la nuit ? On peut mourir en inhalant des fumées, vous le savez ? Vous avez entendu parler d’histoires comme ça, où des gens terrifiés se jettent par la fenêtre pour échapper aux flammes ? Vous ne vous dites pas on arrête cette plaisanterie, on appelle les pompiers ? »

Face à la juge qui est sortie de ses gonds, la voix de Vladimir se fait presque inaudible.

– « Dans quel état est Mehdi ?

– Il est en mode énervé.

– Est-ce qu’il a exprimé des inquiétudes ?

– Bien sûr, il m’a dit que c’était grave.

– Ça vous a rassuré de savoir qu’il assumerait seul la responsabilité ?

– Je pouvais pas le contrôler ! »

Vladimir maintient qu’à leur retour à Drancy, ils n’ont pas continué comme si de rien n’était, même s’ils ont préparé leur escapade à Amsterdam. « Faire une valise, c’est pas l’expression d’un choc », raille la juge. Plus tard, ont-ils enfin pris conscience de leur geste alors qu’ils passaient du bon temps dans un coffee shop ?

– « Vous racontez ça tranquillement, qu’est-ce qu’on doit penser ?

– J’en savais rien !

– Vous ne vous êtes pas renseignés, vous n’avez pas cherché à savoir si des gens étaient morts ou blessés ? »

Ce n’est qu’au moment de son interpellation que Vladimir a appris l’impact de l’incendie sur les familles qui vivaient dans l’immeuble. La juge reste abasourdie du peu d’intérêt du prévenu pour les conséquences des dégâts. À quel point Vladimir souhaitait participer à la vengeance de Mehdi contre S. ? Il se défend d’avoir eu un autre rôle que celui de chauffeur et que face à la détermination de son ami, il était incapable d’intervenir.

Pourtant, note la juge, il avait avec lui son American Staff, ne comptait-il pas utiliser son chien d’attaque en cas de nécessité ? La procureure elle aussi insiste sur la mollesse de Vladimir, qu’il tente de présenter comme une forme de loyauté. Au tour de l’avocate de la défense de le questionner. Elle commence par montrer l’état de stress de son client :

– « Tout ce que vous vivez là, c’est nouveau ?

– Oui ça a bouleversé ma vie, mon environnement social, j’ai toujours été loin de la justice. »

Elle entend prouver que le fait de s’arrêter à l’épicerie ne peut pas constituer un élément à charge contre Vladimir. S’il est complice, cela doit signifier qu’il devait précisément être informé du projet d’incendie de Mehdi. « Je ne l’étais pas », maintient Vladimir. « Ce qui pose problème, c’est votre comportement a posteriori, vous êtes d’accord ? », rétorque l’avocate.

« J’avais la haine, je voulais me venger »

Au tour de Mehdi d’être interrogé par la juge. Il explique que si la situation s’est envenimée avec S., c’est à cause de son petit frère, qui l’aurait provoqué sur les réseaux sociaux. Mehdi est en détention depuis 14 mois, il reconnaît les faits et veut « payer pour ses erreurs ».

C’est d’abord à la consommation d’alcool le soir des faits que la juge s’intéresse. Mehdi a consommé un litre de vodka à lui tout seul lorsqu’il était à Drancy avec Vladimir :

– « Vous aviez un problème avec l’alcool ?

– Quand même un peu, oui…

– Pouvez-vous décrire votre état ?

– J’étais ivre, mais pas au point de tituber. »

Son état d’esprit après l’appel paniqué de sa petite sœur est aussi examiné. Vladimir a-t-il tenté de le calmer ? Qui a eu l’initiative d’emmener le chien et dans quel but ? Mehdi maintient que son ami est en permanence avec ses chiens. Vient le moment capital du passage à l’épicerie où Mehdi s’est procuré le liquide inflammable.

– « Ça se voit très bien que c’est un truc ménager, explique Mehdi.

– On ne peut pas confondre avec autre chose ?

– Non.

– Vous ne lui dites pas ce que vous avez acheté ?

– Non.

– Pourquoi vous avez fait ça ?

– J’avais envie de lui faire la même chose.

– Oui, mais S., il n’emploie pas le feu !

– Je savais pas quoi faire. Au début, je voulais juste dégrader…

– Comment ?

– En brûlant. J’avais la haine, je voulais me venger.

– Vous dites quoi à Vladimir ?

– Que je vais aller voir s’il est chez lui. »

Mehdi décrit comment il est monté sur le balcon, l’allumage d’une poubelle, comment il a aspergé le balcon d’à côté.

– « À minuit, est-ce qu’il y a des risques que des gens soient présents ?

– Oui.

– Il y avait de la lumière, des signes de vie ?

– J’ai pas fait attention.

– Le feu, c’est des morts, des blessés, pourquoi ?

– Je suis conscient que j’aurais pu mettre fin à des vies. Sur le coup, j’étais alcoolisé.

– Alcoolisé mais avec une certaine présence d’esprit… Le feu a pris très vite ?

– J’ai allumé et je suis parti, sinon j’aurais pris le temps de retrouver mon téléphone. Je savais que tôt ou tard, j’allais être rattrapé par ça. »

Comment Mehdi perçoit-il ses actes plus d’un an après ? « Ça m’a appris beaucoup de choses. Ça m’a rapproché de ma famille. Je m’en veux énormément. Y’aurait pu y avoir des morts, des blessés, ça aurait été pire pour moi. » Il a été en contact avec S. pendant son séjour au Maroc. « Comment ça va se passer ? s’inquiète la juge. Comment on arrête ce cercle infernal ? Lui s’en est pris à votre famille. Est-ce que la colère est encore là ? » Mehdi se dit plus mûr et prêt à rembourser.

Après six mois de détention provisoire, Vladimir est retourné vivre chez ses parents. Il a commencé une formation pour conduire des poids lourds. L’expertise psychiatrique le décrit comme réfléchi et mesuré, mais donnant peu accès à ses émotions et s’affranchissant de toutes responsabilités. Incarcéré à Villepinte, Mehdi voit une psychologue régulièrement en vue d’apprendre à gérer son impulsivité et sa colère. Il est décrit comme ayant une immaturité psychoaffective. Son casier judiciaire comporte trois mentions.

« Comment condamner quelqu’un pour complicité quand il n’a pas conscience du projet ? »

« Il n’y a ni morts, ni blessés, mais il ne faut pas oublier la gravité des préjudices, ce n’est pas une simple dégradation de biens, martèle l’avocate de la famille C. C’est un incendie volontaire avec un mépris total pour la sécurité des personnes. » Elle insiste pour ne pas réduire le préjudice à sa dimension matérielle et s’inquiète du peu de prise de conscience des deux prévenus. La famille C. avait signé ce bail en 1987 : « Tout disparaît du jour au lendemain. C’est aussi une famille qui doit se battre pour sa qualité de victimes au regard des actions de S. » Sans oublier que toujours pas relogée, la famille est éclatée et chaque membre vit séparé les uns des autres. L’avocate demande le renvoi sur intérêt civil.

La procureure, qui n’a pas ménagé les prévenus tout au long de l’audience, poursuit sur sa lancée. « Le mobile a peu d’intérêt, un conflit de plus ou moins longue date, mais ce n’est pas un projet si impulsif que ça. Mehdi savait ce qu’il faisait, il voulait se faire justice lui-même. » Elle balaie l’excuse de l’alcool, une circonstance aggravante, et non atténuante, et s’inquiète de la légèreté avec laquelle les deux hommes sont allés « se détendre dans un coffee-shop parce que la vie, c’est dur ! » au lieu de prendre leur responsabilité et d’assumer les conséquences de leurs actes. Pour le ministère public, Vladimir a bien aidé et assisté Mehdi : « Ils décident tous les deux d’aller à Asnières. Pas curieux, il se fait trimballer, ne pose pas de questions. » Sans oublier l’aide pour le faire sortir du territoire, des envois d’argent, mais aussi des échanges sur leur ligne de défense et le fait d’avoir recours à un avocat. La procureure demande deux ans d’emprisonnement dont un assorti du sursis probatoire pour Vladimir et six ans d’emprisonnement dont un an assorti du sursis socio-judiciaire pour Mehdi.

« On ne tire pas d’un événement matériel un événement moral », estime l’avocate de Vladimir. Cette audience aura été un long débat en vue de savoir si oui ou non Vladimir a agi en connaissance du dessein de Mehdi. « La chronologie montre qu’il ne peut pas avoir été au courant et le ministère public dit que finalement cela importe peu. C’est se moquer du monde ! Comment condamner quelqu’un pour complicité quand il n’a pas conscience du projet ? Je ne dis pas que son attitude est honorable, mais la seule chose qui doit nous animer, c’est l’application de la loi. »

Pour l’avocat de Mehdi, son client n’est pas « une personnification de la haine, ni un personnage de vengeur, on est dans le pathétique, dans le déplorable. » Il s’inscrit lui aussi en opposition aux constats de la procureure et insiste sur le fait que son client a des difficultés à extérioriser ses pensées. « Le faire sortir de prison à 30 ans, lorsqu’il aura toute sa jeunesse derrière lui, sans formations, sans travail pour indemniser les victimes ? Il a besoin d’un cadre, de travailler pour assumer les conséquences de ses actes. »

Au délibéré, Vladimir est condamné à deux ans d’emprisonnement dont un assorti du sursis probatoire. Il sera convoqué par le juge d’application des peines en vue d’un aménagement. Mehdi est condamné à cinq ans d’emprisonnement assorti d’un an en sursis probatoire. Il encourait dix ans de détention. Lui et Vladimir ont interdiction d’être en contact.

*Les prénoms ont été changés

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