Un crime atroce et secret
L’empoisonnement est une infraction qui est apparue tardivement, bien que le poison soit depuis longtemps utilisé comme une arme criminelle redoutable.
En 1682, il fait l’objet d’une réglementation spécifique qui le distingue du simple homicide et qui encadre de manière rigoureuse le commerce des substances vénéneuses.
Depuis cette date, l’empoisonnement a toujours été incriminé de façon autonome dans le droit français, étant considéré comme particulièrement grave du fait de la préméditation qui l’accompagne.
Cette nouveauté juridique soulève de nombreuses questions, d’une part sur la constitution de l’infraction et, de l’autre, sur sa répression par les tribunaux.
L’empoisonnement étant un crime secret, la question de la preuve se pose à chaque instant. Un intérêt particulier doit être accordé aux moyens mis en œuvre pour affirmer ou infirmer la présence d’un empoisonnement criminel. Il faut se demander comment les magistrats parviennent à caractériser l’existence de cette infraction à une époque où la science n’en est qu’à ses balbutiements.
L’étude des archives judiciaires permet de mettre en évidence les spécificités d’un tel crime, de comprendre la nécessité et l’apport d’une nouvelle réglementation mais également d’analyser la procédure criminelle qui en découle et de savoir quelles sont les sanctions retenues à l’encontre des empoisonneurs.